Il revient notamment sur l’instabilité que le nouveau président américain va instiller au niveau mondial. Notamment en ayant lâché l’Ukraine de Zelensky. Pour Laurent Dominati, « Trump mine les fondements de la puissance américaine » et craint que l’instabilité des décisions ne déteigne sur l’économie mondiale, mais aussi américaine. Si, par le passé, Kennedy, Roosevelt et Reagan ont déployé la grande Amérique à travers le monde, c’était en soutenant ses alliés, en se voulant garante de l’ordre mondial, ou encore en faisant la promotion du libre-échange et la démocratie.
Aujourd’hui, Trump agit en prédateur mafieux, qui pourtant, ne pense qu’au repli. Laurent Dominati n’hésite d’ailleurs pas à évoquer une vente de la citoyenneté aux « truands de la terre, aux oligarques, et aux trafiquants » qui peuvent se la payer. Si « parfois l’armée prend le pouvoir, cette fois ce sont les vendeurs de faux passeports, de faux billets et les trump coins » qui l’ont. Et de comparer la prise de pouvoir de Trump avec les rois de droit divin, avec ce raisonnement de Simenon : « Le premier roi qui se soit déclaré roi de droit divin n’était sans doute ni un escroc ni même un ambitieux dans le sens habituel du mot. Il se croyait roi de droit divin. Beaucoup, autour de lui, ont cru qu’il l’était, quelques-uns vraisemblablement, ont fait semblant de le croire, par intérêt. Et ils ont découvert ensuite que c’était leur devoir de continuer à faire semblant Leur devoir de servir ». Et de pointer que « la majorité de l’humanité vit sous l’autorité de doux dingues qui se prennent pour des génies de droit divin et ne sont pas toujours doux ». À se demander si le penchant naturel des sociétés n’est pas la soumission.
Pourtant, la paix civile, comme la paix internationale, se fait par la participation de tous, comme l’exprimait Thomas d’Aquin. Car « Le roi, institué par le peuple, peut être justement déposé par lui, ou son pouvoir refréné, s’il abuse en tyran de son autorité royale ».
De plus, pour créer des alliances, l’intérêt ne suffit pas. Si seul l’intérêt commande, alors à chaque moment, un intérêt divergent peut supplanter l’intérêt passé. Laurent Dominati propose donc à l’Europe de jouer le rôle de stabilisateur de l’ordre mondial par le droit. Car si c’est l’heure des voleurs, c’est aussi celui des gendarmes. La diversité des systèmes et des populations représentées est un véritable atout. Bien plus qu’aux États-Unis ou en Chine.
Le nouveau Monde peut être laid, bête et méchant. Il est aussi riche, étonnant, prometteur. Et ne jamais répondre à la bêtise par la bêtise. Au chantage par le chantage. Toujours cultiver l’espérance, autre façon de pratiquer la leçon quotidienne des Ukrainiens : le courage. Et si les États-Unis ne veulent plus être les leaders du monde libre, que l’Europe le soit. S’en donner les moyens n’est pas une question morale, mais de vie.