Une soixantaine de chefs d’Etat et de Gouvernements a participé à cette 18è édition. Après deux reports, ce rendez-vous incontournable sert à définir des stratégies de développement de la langue française, notamment. Cette année encore, la France, représentée par Emmanuel Macron, a porté le projet, soutenu par le MEDEF, de relancer un espace économique francophone à travers l’organisation d’un forum économique, demain, lundi 20 novembre 2022.
Avec une priorité cette année : la langue française. Selon l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le français rassemble aujourd’hui 321 millions de locuteurs à travers le globe et est la 5ème langue mondiale. Si aujourd’hui, 255 millions de personnes utilisent la langue française au quotidien, en 2060, c’est plus de 760 millions de personnes qui utiliseront le français, soit 8% de la population contre 3% actuellement. L’anglais lui ne sera plus parlé « que » par 560 millions de personnes, tandis que l’espagnol comptera 660 millions de locuteurs. Seuls le mandarin, l’hindi et l’Arabe seront parlés par plus de personnes.
Pourtant, le recul semble géopolitique. L’exemple de l’Algérie, qui cherche à rendre responsable la France de la situation, fait que le français recul au sein de la population. L’ajout de l’anglais dès la primaire, l’illustre. Mais dans le même temps, le Canada encadre davantage l’utilisation du français, jusque dans sa dimension juridique. Mais aussi une politique migratoire qui favorise ceux qui maîtrisent le français.
Autre arme pour renforcer le français : le numérique. Et même si un recul semble s’opérer, cela est davantage imputable à la fracture numérique en Afrique. La langue française est ainsi la 4è utilisée sur la toile. Parmi les solutions avancées, le numérique au service de l’employabilité, ou encore l’éducation et la formation sur de nouveaux territoires.
Concernant la stratégie économique pour la Francophonie 2022/2026, elle vise à créer une sphère d’influence pour la langue française. Si on est loin de trouver un cadre commun, certaines règles ou dispositions voulues par les pays démocratiques et les économies libérales peuvent encore s’opposer à la résistance de certains régimes, les observateurs s’accordant pour affirmer qu’il y a une volonté commune chez tous les membres de traiter les priorités économiques.
En revanche, ce 18è sommet s’est déroulé dans un environnement international instable. Notamment concernant le conflit entre le Rwanda et la RDC. Le chef de l’Etat congolais s’est fait représenté par son premier ministre, du fait de l’invasion de l’est du pays. Enfin, la situation en Ukraine a mis en tension les exportations de céréales et engrais ukrainiens, comme russes. L’OIF, qui n’a que peu d’influence sur le contexte international, a toutefois abordé le dossier du Sahel et de l’insécurité dans cette région qui concerne plusieurs pays membres, sans apporter de nouvelles solutions.