Créée il y a 60 ans, l’OCDE n’avait jamais vu si grande contraction de l’économie, et notamment du PIB. Si au niveau mondial, on note un recul de 6%, la situation est bien plus alarmante en Europe, avec 4 pays majeurs qui enregistrent les pires contractions : le Royaume-Uni (11,5%), la France (11,4%), l’Italie (11,3%) et l’Espagne (11,1%). À titre de comparaison, le recul du PIB est de 7,3% aux Etats-Unis, et 2,6% en Chine. L’OCDE ayant même simulé une deuxième vague, qui ferait grimper le repli mondial à 7,6%.
Le commerce mondial enregistre également un recul, de l’ordre de 9 à 12%. Et la cheffe économiste de l’OCDE – Laurence Boone – par ailleurs conseillère économique d’Emmanuel Macron, prévoit une reprise lente et une crise aux effets durables. Si la reprise intervient en 2021, la croissance de la France pourrait se situer aux alentours des 7,7%. De 5,2% en cas de deuxième vague du virus.
En revanche, l’OCDE prévoit des effets dévastateurs sur les secteurs du tourisme et du divertissement. La France serait alors davantage pénalisée que l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis, qui peuvent compter sur l’Industrie et les Hautes Technologies. Le taux de chômage pourrait alors atteindre les 15% en France. L’OCDE indique alors que les gouvernements devront maintenir les soutiens aux entreprises et à la population. Le taux d’endettement des Etats membres, qui a doublé en 13 ans, devrait atteindre les 140% du PIB à la fin de l’année. Et le processus de reprise acquis à grand frais pourrait être brisé, en cas de 2è vague. Il entraînerait perte de confiance et enrayement de l’activité. Un éventuel retour de l’épidémie à l’automne, sera donc particulièrement scruté. Tant sur le plan sanitaire, qu’économique et social.