Le président de la République a déclaré que « Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie, la patrie a besoin de vous et de votre engagement. »

Et selon un sondage Ipsos-CESI au mois de mars, 53% des Français se disent favorables à un retour du service national obligatoire. 41% des moins de 35 y sont favorables, contre 63% chez les 60 ans et plus. Cependant, l’État est-il en capacité d’accueillir de jeunes appelés et volontaires ?

De nombreux experts et responsables politiques pointent la difficulté de réintroduire un service militaire obligatoire. La France n’a plus la base logistique adaptée à la formation des centaines de milliers de jeunes français à appeler. Car depuis 1997, l’armée s’est professionnalisée, et il ne sera pas possible de reconstruire l’ancienne logistique sur le court terme. 

Le cadre législatif, d’abord est à reconstruire, afin de définir qui sera concerné ? Quelle durée prévoir ? Et les exemptions possibles ? Des infrastructures seront à réhabiliter avec les casernes à reconvertir, afin d’héberger, restaurer, équiper des centaines de milliers de jeunes chaque année. Il faudra aussi encadrer les appelés à l’aide d’un parcours modulable, allant de la formation militaire à des missions de secours ou de cybersécurité. Et le coût d’un tel dispositif s’élèverait à plusieurs milliards d’€ chaque année. Financé par une réallocation budgétaire, de nouvelles taxes et une participation des entreprises sous forme d’exonérations et de compensations. Reste à convaincre la jeunesse et l’opinion de manière générale. 

Et si le premier ministre – François Bayrou – semble contre le retour du service militaire, il milite plutôt pour un renforcement de la réserve opérationnelle. L’armée française vise ainsi 80 000 à 100 000 réservistes et 210 000 militaires actifs d’ici 2030. 

De plus, l’engagement serait modernisé et valorisé, car la guerre ne se joue plus uniquement sur le terrain, mais aussi dans les laboratoires. La reconnaissance pourrait alors s’accroître, tant par l’engagement auprès d’entreprises sous-traitante, qu’en terme de certifications reconnues. Il induit aussi une souplesse et flexibilité des missions, sur le modèle des scandinaves et des israéliens. Une incitation financière et statuaire adaptée semblent aussi importantes. Des avantages fiscaux pourraient également être imaginés, afin de réinventer un récit national, afin e reconstruire le lien entre la jeunesse et sa Nation.

Il en est de même avec les jeunes Français vivant à l’étranger. Or, nombre d’entre eux ne sont même pas inscrits au registre consulaire. Le ministre délégué des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin, propose notamment de mettre en place une JDC (Journée du Citoyen) en ligne. Mais elle paraît insuffisante pour récréer ce lien. Ainsi, il faudrait lui ajouter un recensement proactif, des passerelles avec l’armée et une valorisation professionnelle en management, cybersécurité et gestion de crise. Affaire à suivre…