C’est dans une semaine que les élèves reprendront le chemin des classes et de nombreuses questions se posent sur la bonne tenue de cette rentrée version 2020/2021. Et si la France est l’un des pays qui dispose du plus important réseau, avec sa présence dans 139 pays et ses près de 60% d’élèves étranger dans ses effectifs, il participe au rayonnement de notre pays à travers le monde. Or, chaque établissement va adapter ses dates de rentrée en fonction de la situation sanitaire dans leur pays respectif. Par exemple, aucune rentrée scolaire n’est prévue au Pérou, avant février 2021. Et cette décision de rouvrir ou non, revient à 3 acteurs principaux : les autorités locales, l’Ambassadeur ou le Consul, et l’AEFE. Ainsi, au Maroc, chaque partie s’est accordé pour reporter la rentrée au lundi 7 septembre pour les établissements d’enseignement français au Maroc. Cependant, les professeurs rentreront dès le 1er septembre pour préparer et adapter les mesures sanitaires décidées. Mais, aux Etats-Unis, la rentrée a pu avoir lieu dans certains Etats, puisque ce sont eux qui ont cette autorité. L’AEFE a simplement envoyé 3 kits pédagogique aux directeurs d’établissements, allant du 100% numérique, au tout présentiel.
L’AEFE qui a également mis en place 3 scénarii possible pour assurer cette rentrée à travers le monde :
– Les cours à distance : s’adaptant au changement de logique pédagogique entraîné par la fin des cours. Inspecteurs, conseillers pédagogique et enseignants formateurs de l’AEFE se sont donc fortement mobilisé pour élaborer un vade-mecum de fiches thématiques, régulièrement actualisées.
– Un mix entre présentiel et cours en ligne : comme à Pékin, où il manque 1/5è du corps professoral. Et la tenue des cours n’étant plus compatible avec 20 ou 30 élèves par classe, une rotation sera alors être privilégiée.
– Enfin, le tout présentiel : si les conditions sanitaires et logistiques le permettent. C’est notamment le scénario qui sera privilégié en Europe.
Cependant, la question du financement n’a toujours pas été bouclé, car les Députés et Sénateurs des Français de l’Etranger, ont demandé que les 100 millions d’€ débloqués par le gouvernement pour le réseau AEFE, ne le soit plus sous forme de prêt, mais ajouté à la ligne budgétaire dédiée au financement de l’enseignement français à l’étranger. Demande écoutée en partie seulement, car 50 millions s’ajouteront à la ligne 185, et les 50 autres millions seront à rembourser en mai 2021. Une décision qui a suscité la grogne des parents, dont certains ont été touchés de plein fouet par la crise. De nombreuses pétitions ont ainsi fleuries sur les réseaux sociaux, notamment au travers du groupe « Avenir des Lycées Français en danger ». Et si certains établissements à la trésorerie suffisante, proposent des mesures pour aider les parents d’élèves, l’AEFE refuse toute remise. Estimant qu’un non-paiement ou une réduction des frais de scolarité pourrait menacer son fonctionnement. Ce-dernier repose entre 60 et 70% sur les droits d’écolage.
Or, rappelons que les montants moyens des frais de scolarité du réseau français, sont 2 à 3 fois plus élevés que ceux des autres systèmes scolaires internationaux. Ils sont passés de 4 290 à 5 658€/an, en moyenne, entre 2012 et 2019. Soit une hausse de 31,9%. Une augmentation qui cache des disparités en fonction de la zone géographique, le statut des établissements et la nationalité des élèves. Les frais peuvent ainsi passer de moins de 10 000€ à Tananarive, à plus de 30 000€ au lycée français de New-York. Des frais liés aussi au mode de gestion : d’une gestion directe à un établissement conventionné. Mais la hausse des frais de scolarité doit également être mise en regard de la baisse de la part des crédits publics. Or, le Sénat préconise un gel au niveau actuel, de la participation des familles au financement du réseau. Reste donc à savoir où en est le vœux pieux du Président de la République de doubler le nombre d’élève dans le réseau français à l’étranger…mais cela, c’était avant la crise de la Covid19…