Le Conseil constitutionnel a effectivement validé le texte vendredi soir, à l’exception de dispositions mineures, mais favorables aux cotisants, selon le leader du Parti communiste, Fabien Roussel. La loi a alors été promulguée très rapidement. Par le chef de l’Etat, dans le décret portant le n°2023-270.
Un empressement dénoncé par les partis d’opposition. Le député LFI, François Ruffin, ayant tweeté que « le peuple a été ignoré ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le conseil constitutionnel était « plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu’à ceux du peuple souverain », et a appelé à continuer la lutte. Marine Le Pen, elle, considère que la partie n’est pas encore jouée, et que le peuple aura le dernier mot pour « préparer l’alternance ».
Sans surprise, le président des Républicains, Eric Ciotti, a demandé aux forces politiques d’ « accepter la décision du Conseil constitutionnel ».
Et si l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans a retenu toutes les attentions, le Conseil constitutionnel a finalement rejeté les éléments qui n’étaient pas liés directement au financement de la sécurité sociale, car l’objet de la loi portait bien là-dessus. Ce sont donc les ajouts du gouvernement pour satisfaire les syndicats qui ont donc été rejetés. Parmi les rejets : l’expérimentation du CDI Sénior, l’index sénior notamment. Appelés « cavaliers sociaux » par les sages. Le suivi individuel spécifique pour les salariés ayant des métiers pénibles est également rétorqué.
L’autre grand rejet concerne le Référendum d’initiative partagée, le fameux RIP. Les membres du Conseil constitutionnel ont donc estimé que le RIP ne portait pas sur les domaines de « l’organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale et aux services publics qui y concourent. » Ce à quoi la gauche a demandé un second RIP.
Et pour la suite, Emmanuel Macron a formellement invité les organisations syndicales et patronales à l’Élysée mardi prochain pour échanger sur la réforme des retraites. Mais la CGT, notamment, a refusé. Et l’intersyndicale appelle à rester unie et mobilisée. Les organisations des Français de l’étranger ont annoncé qu’elles suivraient les décisions de l’Intersyndicale nationale. Du côté de l’exécutif, Olivier Dussopt, le ministre en charge de la réforme, a annoncé la création du groupe de travail sur les conséquences de la reforme pour les Français de l’étranger. Avec un rendez-vous déjà connu pour la mobilisation : ça sera le 1er Mai pour la Fête du Travail.