Ce jeudi 7 avril s’ouvre le procès de l’ancien responsable socialiste des Français de l’étranger Boris Faure, agressé par le député des Français de l’étranger ex-LREM M’jid el Guerrab, le 31 août 2017.
Frappé violemment au crâne à coups de casque à l’été 2017, Boris Faure avait été opéré d’urgence avant d’être interné plusieurs jours en réanimation. Alors que l’instruction a été réglée deux ans après les faits, le procès était toujours en attente. Déjà repoussé, il s’ouvre aujourd’hui à Paris.
Dans cette interview accordée à Lesfrancais.press, l’ancien cadre du PS revient sur la longue attente entre son agression et le procès, et ses espérances vis-à-vis de lui.
Un sentiment d’indignation
D’après Boris Faure, un sentiment d’indignation émane “des citoyens lambdas”. Ils seraient révoltés face à un tel excès de violence émis par l’un de leurs élus, qui celui-ci soit toujours en poste. Effectivement, si M’jid el Guerrab a démissionné du groupe LREM peu de temps après avoir attaqué Boris Faure, et qu’il est jugé pour violences volontaires, il occupe encore ses fonctions de député de la IXème circonscription des Français de l’étranger. Ainsi, une impression d’impunité plane au sein de l’opinion publique.
Un procès source de réponses
L’ancien socialiste explique s’être toujours refusé à essayer de trouver les motivations de son agresseur. D’après lui “expliquer à sa place, ce serait déjà en quelque sorte excuser”. Il ne souhaite donc pas faire de suppositions, surtout que M’jib el Guerrab était l’un de ses amis dans le temps, ce n’était pas un ennemi. Par ailleurs, il attend le procès afin d’entendre la version des faits de cet ancien ami, aujourd’hui agresseur.
Boris Faure a besoin de réponses, mais encore plus de justice et de réparations. Il raconte la façon dont l’attaque lui a causé des dommages physiques, psychologiques, tout en instaurant une “atmosphère morbide” chez lui. Avant d’ajouter que “c’est un homme dangereux”.
La peur des mensonges
Pendant que Boris Faure était en train de se faire opérer en urgence le 31 août 2017, nous pouvions déjà lire sur les réseaux sociaux la version des faits de M’jib el Guerrab. D’après le député, il aurait réagi de manière excessive et brutale après les propos racistes à son encontre tenus par son ancien ami. Une version que Boris Faure réfute fermement et qu’il a vécu comme une deuxième agression. Ce dernier a donc peur des mensonges qui pourraient être entendus aujourd’hui au tribunal.
L’indépendance de la justice
Si Boris Faure croit intensément en l’indépendance de la justice, il se dit qu’elle peut tout à fait être influencée. Effectivement, M’jib el Guerrab a longtemps fait partie de la majorité présidentielle et son ancien avocat n’était autre que l’actuel garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti. Il a donc envie de croire en cette indépendance, mais ne peut et ne veut se prononcer sur une éventuelle pression exercée sur les juges. Il désire un procès raisonnable et équitable.
“Les juges sont des êtres humains sensibles à l’air du temps et à une forme de pression”.
Son retrait de la vie politique
A la suite de son attaque, Boris Faure s’est retiré de la vie politique, par manque d’énergie et par dégoût. Effectivement, il a encore des séquelles physiques qui l’empêchent de pouvoir donner toute l’énergie nécessaire au monde politique et ses tensions.
Actuellement, il prépare un livre sur son histoire. Sur son agression, son amitié avec M’jid el Guerrab mais aussi sur la politique en général. Un exercice d’écriture qu’il a vécu comme une catharsis, lui ayant permis de réfléchir et prendre du recul sur l’activité politicienne, ses déboires, et de montrer la façon dont elle peut devenir belliqueuse.