Car bien avant la pandémie, la tendance au repli sur soi était déjà forte. Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, le démontrent. Pourtant, les défis multiples qui nous attendent (climat, matières premières, échanges internationaux), ne peuvent se régler qu’à l’échelle mondiale. Car si les pays occidentaux ont baissé leurs émissions de CO2, les pays émergents les ont accrus, et il ne serait pas possible que des pays payent pour les autres.

Il faut donc revoir les règles du commerce international, car depuis 2008, le poids de ce-dernier a baissé dans le PIB mondial, notamment imputable à la remise en cause du bienfait des échanges internationaux. La crise sanitaire a posé la question de la dépendance de nombreux Etats à la Chine, et des différends se sont réglés en dehors des instances qui leur sont dédiés. Le repli sur soi aurait alors tendance à remettre en cause le principe que chaque pays puisse accéder aux matières premières ou aux biens. Un pays ne doit pas avoir la possibilité de limiter ses exportations de terres rares ou de matériels médicaux pour des raisons de politique internationale, comme c’est le cas avec la Chine. Mais en même temps, la forte variation des prix des matières premières et de l’énergie a des conséquences négatives sur les pays importateurs et les pays producteurs. La stabilité est donc l’une des voies à suivre.

Et au vu de l’austérité salariale dans laquelle les pays de l’OCDE sont entrés depuis 40 ans, tout repli ne ferait qu’aggraver leur compétitivité. La dévaluation ne pouvant plus être possible, les solutions sont à trouver du côté des pays partageant des caractéristiques communes, comme l’OCDE, ou l’UE.

Or, les politiques monétaires expansionnistes et le doublement des dettes extérieures, rendent les pays de plus en plus interdépendants financièrement parlant. Il ne faudrait donc pas s’engager dans des batailles de changes entre les grandes monnaies. Car la base monétaire mondiale est passée de 4 000 à 25 000 milliards de dollars, en 20 ans, laissant craindre des mouvements financiers spéculatifs.

De plus, la relance de plans de développement multilatéral en faveur des pays les plus pauvres devrait être une priorité, car ils sont parmi ceux qui vont le plus souffrir du manque de débouchés de leurs matières premières dû à la crise économique. La pauvreté en Afrique ou en Amérique latine est source de déstabilisation et peut déboucher sur des mouvements d’émigration.

La première des coopérations doit donc se faire autour de la Santé. Et même si l’organisation Mondiale de la Santé a paru affaiblie par la crise, la coordination des politiques menées par les Etats, semble être la seule voie possible. La prise de conscience de l’interdépendance, devrait l’y aider.