Emmanuel Macron en a notamment parlé au sujet de la pêche, lors de sa visite au Salon de l’Agriculture, samedi, en rencontrant des représentants de la profession, inquiets sur les perspectives du Brexit. Et on peut dire que le Président de la République s’est montré pessimiste sur un accord global, considérant que les Britanniques « sont très durs » sur le sujet. Emmanuel Macron ajoutant même « Boris Johson a une carte en main, c’est la pêche, et avec ça, il va essayer d’obtenir l’accès au marché ». Car si le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, l’accord de libre-échange devra être négocié avant le 30 juin, pour une entrée en application le 1er janvier 2021. Et selon l’un des participants, le chef de l’Etat aurait évoqué un « accord partiel », car tous les sujets ne pourront pas être traité d’ici, selon l’AFP.
Or dès le début du Salon, les agriculteurs ont réclamé des messages forts, alors que la profession est déjà attaquée sur l’environnement, notamment. Le budget de l’UE pour la période 2021/2027 est en effet en négociation, sans accord – pour l’heure – sur l’enveloppe dévolue à la PAC, dont le Chef de l’Etat a fait sa priorité. La Politique Agricole Commune « ne peut pas être une variable d’ajustement du Brexit » a-t-il martelé, alors que l’équilibre de la profession repose en grande partie sur les 9 milliards apportés à la France. En revanche, le Chef de l’Etat a jugé « impossible » de revaloriser les pensions actuelles à 85% du SMIC, car cela coûterait 1,1 milliards d’€ pour les agriculteurs actuellement en retraite. Une mesure qui doit tout de même s’appliquer dans la future réforme. Mais tout n’est pas perdu sur les retraites, car Emmanuel Macron s’est déclaré « tout à fait ouvert sur le sujet du stock », c’est à dire les retraités actuels qui doivent être mis dans la Loi de Financement de la Sécurité Sociale, pour « améliorer un peu les choses ».
Enfin, concernant les viticulteurs, visés par des sanctions douanières de l’ordre de 300 millions d’€ de la part des Etats-Unis, pour couvrir le manque à gagner des exportations américaines, Emmanuel Macron s’est engagé à « porter la demande d’un fonds de compensation auprès de l’UE » pour faire en sorte que, « d’ici le Printemps, ce fonds puisse se mettre en place », selon le secrétaire général de la FDSEA, Jérôme Despey, lui-même viticulteur. Le Chef de l’Etat a enfin promis de recevoir des Gilets Jaunes à l’Elysée, quand dans le même temps, l’une des figures du mouvement, Eric Drouet, a été expulsé du Salon pour avoir réussi à approcher le Président. Et sur le sujet des Zones de Non-Traitement aux pesticides près des habitations, Emmanuel Macron a suggéré que des bandes de terres agricoles non-cultivées, puissent être « valorisée ». Le Président de la République concluant par « Il nous faut une agriculture forte parce que les Français veulent savoir ce qu’ils mangent ». Qualifiant la transformation d’« historique ».