Concrètement, ce système consistera en une base de données des empreintes et portraits de 400 millions de ressortissants de pays tiers, pour contrôler les entrées et sorties de l’Espace Schengen. Un vaste projet piloté par 2 entreprises françaises, IDEMIA et Sopra Steria, qui ont déjà collaboré sur d’autres travaux à l’échelle communautaire. Un système qui servira surtout à « lutter contre l’immigration clandestine et la criminalité transfrontalière ». L’objectif sera aussi « d’assurer la protection efficace des frontières extérieures. »
Il s’agira donc de l’une des bases de données les plus grandes et « les plus exigeantes du monde en matière de précision et de rapidité », a annoncé le président exécutif d’IDEMIA, Philippe Barreau. Le contrat devrait atteindre un plafond maximum de 302,5 millions d’€. Et la création, le suivi et la maintenance est fixée pour 4 ans, prolongée de 2 ans supplémentaire.
Mais le but n’est pas de restreindre la libre circulation de 419 millions d’individus de 26 pays membres de l’espace Schengen. Au contraire, ce système vise à permettre des déplacements plus sûrs. Mais il est tout de même dans le collimateur des associations et militants des droits numériques. Ils craignent une exploitation gouvernementale des technologies à des fins de surveillance massive ; la violation de la vie privée et des droits fondamentaux ; et des sanctions pénales imposées à tort à cause d’identifications erronées. L’Agence des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne souhaite donc que l’utilisation de la technologie biométrique soir « soigneusement évaluée » en garantissant notamment la liberté d’expression, d’association et de réunion. L’European Digital Rights, de son côté, pointait dans un récent rapport, « qu’une quinzaine de pays européens avaient déjà testé des technologies biométriques comme la reconnaissance faciale dans les espaces publics », tout en regrettant des systèmes peu transparents. Affaire à suivre…