Une annonce jeudi soir a remis en cause le statut de Hong Kong.
Les législateurs chinois préparent une loi sur la sécurité nationale pour le territoire qui sera discutée au cours de la session parlementaire annuelle. La Basic Law prévoit l’instauration d’une telle loi dans l’article 23, très controversé. Cette loi vise à punir la sédition, la trahison, la subversion et la sécession. Mais le gouvernement central a choisit d’imposer cette loi sans en passer par le parlement hongkongais car le gouvernement de Carrie Lam tardait à l’instaurer.
Certains craignent que les libertés spécifiques à la région administrative spéciale ne soient retirées. La liberté de manifestation, de presse, d’expression ou encore de critiquer le gouvernement et le parti communiste, est mise en péril. Cette loi autorisera les agences continentales à intervenir à Hong Kong si nécessaire.
En 2003, le gouvernement hongkongais avait déjà essayé d’instaurer l’article 23, sans succès. Des manifestations, d’environ un demi million de personnes, avaient poussé les autorités à faire marche arrière. Les prochaines dates importantes sont le 28 mai, où la résolution sur la loi de sécurité nationale présentée vendredi au congrès national du peuple sera votée. Ensuite, avant fin juin, le comité permanent statuera sur l’ébauche de la loi de sécurité nationale. Elle pourra être approuvée et entrer en vigueur à Hong Kong à la fin de la réunion qui dure environ une semaine. Selon les officiels chinois, la loi touchera trois groupes, les activistes pro-indépendance, les radicaux violents et les manifestants voulant faire dérailler l’économie.
Du côté de l’autre région administrative spéciale, le gouvernement de Macao a déclaré samedi qu’il soutenait résolument la décision du gouvernement central. Le bureau de l’information du gouvernement de Macao a souligné que la sécurité nationale est la pierre angulaire de la sécurité de l’État et de la paix nationale. Cela assure, selon ce même bureau, la prospérité sur le long terme et la sécurité de la société.
Au niveau international, la décision chinoise a suscité de vives réactions dans le monde politique. Dimanche matin, plus de 200 politiciens et législateurs de 23 pays ont fait une déclaration commune pour condamner le plan de Pékin d’instituer la loi sur la sécurité nationale. Ils déclarent que le principe d’ « un pays, deux systèmes » ne tient plus qu’à un fil. L’initiative a été encouragée par Chris Patten, le dernier gouverneur colonial de Hong Kong ainsi que l’ancien secrétaire des affaires britanniques, Malcolm Rifkind. Les autres signataires viennent d’Europe, d’Inde, d’Indonésie, des États-Unis, du Myanmar, du Canada, de Nouvelles Zélande, de Malaisie ou encore d’Australie.
Nous partons de l’autre côté du pacifique, où les États-Unis ont annoncés des sanctions l’encontre de 33 entreprises chinoises vendredi.
Le ministère du commerce a dit sanctionner neuf entreprises et institutions parce qu’elles sont « complices dans la violation des droits humains commise dans le cadre de la campagne de répression chinoise, de la détention arbitraire de masse, du travail forcé et de la surveillance sous haute technologie à l’encontre des Ouïghours. » propos recueillis par Reuters. Elles seront ajoutées à une liste noire pour violations des droits humains. Les 24 autres entreprises ont été blacklistées pour avoir « procurer à la Chine du matériel à des fins militaires ».
Dimanche, des manifestations ont éclatées en réponse à la loi de sécurité nationale à Hong Kong.
Dans le quartier de Causeway bay et de Wan Chai, les opposants à cette loi ont défilé à partir de 13h00. La police avait mis en garde samedi quand à l’illégalité d’un tel rassemblement, rappelant que les lois sur la distanciation sociale étaient toujours en vigueur. Le mot d’ordre était « Soyez comme l’eau ». C’est ainsi que les manifestants ont occupé les rues en fonction du positionnement de la police anti-émeute. Des gaz lacrymogènes ont été largement utilisés aux côtés des canons à eaux et du gaz poivre.
La police a annoncé qu’au moins 120 personnes avaient été arrêtées avant 16h30. Plus tard dans la soirée, des heurts ont éclaté dans un centre commercial de Tsim Sha Tsui.
Nous sommes un jour historique, le 25 mai. Mais que s’est-il passé ce jour la dans l’histoire ? C’est le 25 mai de l’an 1864 que la loi Ollivier instaure le droit de grève en France. Au début de la révolution en 1791, ce droit avait été interdit par la loi Le Chapelier. La loi Ollivier supprime le délit de coalition mais applique des règles strictes à la grève. Les grévistes ne doivent pas être violents ou empêcher les non-grévistes de travailler.
La météo. Aujourd’hui les températures évolueront entre 26 et 30 degrés. Après quelques orages dans la matinée, le ciel restera gris avec des averses.