Après 18 mois d’un parcours législatif pénible, le projet de loi immigration a été adopté par les deux chambres, ce mardi soir. Et à l’Assemblée Nationale, elle a été votée grâce au soutien des LR et du Rassemblement National. Et parmi les 59 élus de la majorité à avoir voté contre, 4 sont des députés des Français de l’étranger. Auxquels on ajoute les 6 Sénateurs à qui ils ont emboîté le pas.
Lors de la Commission mixte paritaire, le texte a été durci sous l’impulsion des LR, et Marine Le Pen a salué « une avancée idéologique.
Du côté des élus des Français de l’étranger, 3 députés se sont abstenus, 2 ont voté contre, et les 6 autres ont approuvé le texte. Alors qu’au Sénat, 3 sénatrices classées à gauche ont voté contre, 2 élus centristes se sont abstenus, tout comme un sénateur AEFE. Les autres ont logiquement voté pour, puisque classés dans le camp des Républicains. Pour certains, comme Eléonore Caroit, des lignes rouges ont été franchies. La Sénatrice PS, Hélène Conway-Mouret, ce texte « est une honte à notre histoire et nos valeurs ». Un avis partagé par Yan Chantrel et Mathilde Ollivier. Des passes d’armes ont ainsi eu lieu entre élus, à l’image de la Secrétaire générale de la fédération des Français de l’étranger PS, qui a interpellé Pieyre-Alexandre Anglade, le Président de la commission des affaires européennes de l’Assemblée Nationale. Ceux qui ont voté pour, évoquent « une alliance avec la majorité des Français qui réclamaient cette loi », comme l’a fait Anne Genetet. Pieyre-Alexandre Anglade, lui, espère rapidement tourner la page afin de se lancer dans la campagne électorale des Européennes. Et s’ils n’étaient pas appelés à voter, les élus consulaires se sont également exprimés. Daphna Poznanski-Benhamou, conseillère des Français d’Israël, est pour « un durcissement de la loi sur l’immigration, car la France a abandonné les moyens de l’intégration », notamment depuis la fin du service militaire. David Franck, lui, considère qu’avec ce texte, la France s’éloigne de ses idéaux.
Mais le texte sera-t-il révisé par le Conseil constitutionnel ? Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a simplement considéré que « la politique ce n’est pas être juriste avant les juristes ». Affaire à suivre, donc.