Le Liban est toujours sous les frappes israéliennes, quelques jours après la mort du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Il est fait état de près d’un million de personnes qui auraient été déplacées. Quelle est la situation de la communauté française ? Pour y répondre, nous recevons Lucas Lamah, à Beyrouth, élu pour les Français du Liban.
La difficile situation des Français installés dans le Sud
Comme les Libanais, nos compatriotes ont fui la région sud du pays. Surtout depuis la mort d’une ressortissante française de 87 ans dans son village jeudi dernier.
Lucas Lamah nous décrit des situations difficiles pour ses familles qui essaient de trouver des refuges comme elles le peuvent. Surtout que comme le conseiller consulaire nous le précise, il est quasiment impossible de quitter le pays. Si Air France et sa filiale low cost Transavia ont décidé de suspendre la desserte de Beyrouth jusqu’au 1er octobre inclus, la plupart des autres compagnies ont fait de même ou proposent des billets à plus de 3000 dollars. Il reste, cependant, la voie maritime en tentant de rejoindre Chypre.
Maintenir un semblant de vie ailleurs
Dans le reste du territoire, la vie n’est pas rythmée par les bombes mais elle est pourtant désorganisée. C’est en particulier le cas dans l’environnement scolaire, les établissements affiliés à l’AEFE sont nombreux au Liban. Pour les élèves, c’est le retour du dispositif qui avait été mis en place pour la COVID avec des cours en ligne. L’expertise acquise par le réseau de la Mission Laïque française, qui prédomine dans le pays, sera particulièrement utile.
Vers une évacuation ?
Des situations difficiles et une instabilité qui s’installe poussent certains à imaginer une évacuation du Liban. D’ailleurs, le consulat s’y prépare, il a réactivé le réseau des îlotiers. Un dispositif mis à mal car de nombreux chefs d’îlots, chargés de regrouper les Français d’un secteur urbain, sont des membres du personnel administratif des établissements scolaires ou consulaires, et certains ont été rappelés en France.
Mais pour Lucas Lamah, une évacuation n’est pas utile à ce jour. Les populations civiles ne sont pas ciblées, les bombardements étant extrêmes localisés. Pour autant, l’élu alerte nos compatriotes sur leur situation administrative. Il rappelle que lui comme ses collègues, que le consulat a mis en place un numéro d’urgence et tout est mis en place pour que chaque Français ait des papiers en règle s’il doit quitter le pays.
Quelles perspectives ?
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est entretenu par téléphone ce samedi 28 septembre après-midi avec le Premier ministre libanais. Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français, Paris a demandé “la cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban”, et a indiqué être « opposé à toute opération terrestre” dans le pays.
L’armée israélienne a annoncé de son côté, toujours samedi, mener une nouvelle attaque sur la banlieue sud de Beyrouth.
Hier soir, Jean-Noël Barrot a rejoint Beyrouth, une médiation française permettra-t-elle de mettre fin aux hostilités ?