4 milliards d’€, c’est la somme des ventes de médicaments contrefaits, subtilisées par les douanes, entre 2014 et 2016. Un chiffre encore bien inférieur à la réalité, puisqu’il ne compte ni les faux médicaments produits, ni ceux volés pendant leur transport. Mais ce-dernier point révèle aussi la grande dépendance qu’ont les pays, comme la France et ceux de l’Union Européenne, aux importations de médicaments provenant d’Asie, notamment.
Or, les faux médicaments pullulent, et près de 90% d’entre-eux, ont des préjudices contre les patients qui les administrent. L’importance de la demande mondiale, les marges réalisées sur les bénéfices, et le faible risque pour les contrefacteurs, expliquent la vulnérabilité des produits pharmaceutiques. Particulièrement pour ceux destinés aux Etats-Unis, l’Union Européenne, et la Suisse. Si la plupart des contrefaçons concernent les antibiotiques, les traitements contre les troubles de l’érection, les antidouleurs et les médicaments contre le diabète, de nombreuses autres pathologies sont concernées. Et plus de la moitié des contrefaçons proviennent d’Inde, et 1/3 de Chine, pour inonder l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis. Singapour et Hong-Kong, représentant les principaux ponts de transit de la chaîne d’approvisionnement.
Par ailleurs, l’OCDE estime que 96% des sites web proposant des produits pharmaceutiques, sont illégaux. Le diable se cachant dans les bannières publicitaires alléchantes.
Les réseaux mafieux ont donc profité de la pénurie liée à la crise du COvid19 pour proposer de faux masques, gels hydroalcooliques de faible qualité, ou encore antiviraux, sans grande efficacité. Interpol a saisi des contrefaçons dans près de 90 pays, et 600 affaires de contrefaçons de masques ont été instruites. 34 000 masques contrefaits ont ainsi été saisis. Les trafics d’antiviraux et de chloroquine, ont également bondis de 100% en 1 an.