Ce professeur d’Histoire-Géographie a été décapité pour avoir donné un cours sur la liberté d’expression, dans lequel il a montré les caricatures de Mahomet, à une classe de 4è. Et à travers lui, ce sont les valeurs fondamentales de la République qui ont été attaquées.
Ainsi, de nombreuses minutes de silence ont été respectées dans les Lycées Français de l’Etranger, comme à Shangaï, Malabo (Guinée-Equatoriale), au Luxembourg, à Bruxelles, à Madrid, ou encore à Prague et Los Angeles. Contrairement à la France, aucun établissement n’était en vacances cette semaine, et ce fût donc l’occasion d’échanger avec les élèves sur la liberté d’expression et la laïcité. Deux valeurs qui ne vont pas de soi dans tous les pays.
Et si aucun incident n’est venu émailler ces hommages, les débats sont assez complexes. Evoquer la laïcité au Qatar, peut par exemple s’avérer une équation à géométrie variable, malgré la mission que s’est fixée l’Agence pour l’Enseignement à l’Etranger. Son directeur – Olivier Brochet – reste cependant optimiste, précisant que la laïcité « est bien comprise puisque nous nous adaptons aux contextes locaux, mais nous restons forts sur les valeurs qui la fondent, et notamment, la formation de l’esprit critique ».
Cependant, pour de nombreux spécialistes, cet attentat va marquer un tournant pour l’enseignement de l’esprit critique et sur la place de la religion dans la société. En France, comme à l’étranger, les professeurs sont confrontés à des remises en question du contenu du programme, alors que la religion s’invite dans la sphère publique dans de nombreux pays (notamment en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis, et en Amérique du Sud, mais aussi dans les pays de confession musulmane).
Et à l’heure où l’enseignement français à l’étranger est déjà durement frappé par la crise du Covid, comment les établissements pourront-ils renforcer leur enseignement civique et sur la sécurité ? Gageons que ces établissements ne deviennent pas une cible privilégiée des intégristes de tous poils sur la planète…