Bonjour à tous !
J’ai été interpellée par une situation vécue par l’un de mes clients. Il venait de gagner un appel d’offre qui avait nécessité plusieurs mois de travail et tout content, il va l’annoncer à son supérieur. Ce dernier lui rétorque « c’est bien beau tout cela mais il faut se remettre au travail, le client Duchemol attend ton appel» ….
On observe ici, de la part du manager, une réponse inappropriée à l’émotion de son collaborateur et on peut émettre l’hypothèse que la motivation du dit collaborateur sera sérieusement émoussée par la suite.
J’ai donc décidé de vous parler du rôle cardinal des émotions dans notre vie professionnelle.
Pourquoi ?
Parce que je suis convaincue que travailler sur les émotions est un outil de connaissance de soi et un levier essentiel de motivation.
En effet, identifier les émotions permet de répondre à des demandes non formulées de vos collaborateurs.
J’entends déjà certains d’entre vous rétorquer que les émotions n’ont pas le droit de cité dans l’entreprise, que c’est pour les faibles, qu’elles doivent être maitrisées ou bien encore contrôlées ! …
Et bien je vous invite à réfléchir sur cette affirmation : les émotions accompagnent tous les évènements de notre vie, y compris dans l’entreprise. Chaque communication avec autrui possède une dimension émotionnelle.
Observez autour de vous : la vie même de l’entreprise charrie son lot d’évènements émotionnels : l ‘inquiétude de l’effet de la pandémie sur l’activité, la joie de retrouver ses collègues, la peur d’un changement d’actionnaire, la tristesse au départ d’un collaborateur apprécié, la colère de voir un problème se répéter encore et encore…
Nos relations sont influencées par les émotions de chacune des personnes impliquées et il est de notre responsabilité de reconnaitre ces émotions pour nous et pour les autres.
Quelle est la définition du mot émotion ?
Littéralement, il vient du latin movere, qui signifie bouger, se mouvoir et du préfixe Ex, vers l’extérieur.
L’émotion est donc un RADAR et un MOTEUR pour l’action. Radar car elle nous permet de comprendre une situation donnée et moteur car elle déclenche le type d’énergie utile pour gérer la situation rencontrée.
On détermine 4 émotions de base dans la relation : la peur, la colère, la tristesse et la joie.
Je vous propose de parcourir pour chacune de ces émotions les déclencheurs et les réactions physiologiques et psychologiques. Dans les réponses appropriées, je commencerai par ce que vous pouvez faire pour vous, puis ce que vous pouvez faire pour vos ceux qui vous entourent.
La peur est stimulée par l’anticipation d’un danger réel ou pas, une menace ou un sentiment d’insécurité. Elle est associée à une sensation de froid et de tension musculaire, principalement dans le ventre. La peur provoque 3 réactions spontanées différentes : fuir, se figer ou attaquer. Les réponses pour soi c’est d’être prudent ou d’éviter la situation à risque et la réponse pour les autres c’est de leur apporter secours et protection.
La colère est générée par la sensation d’être face à un obstacle, ou bien elle provoquée par un acte indésirable contraire à nos valeurs. On éprouve alors une sensation de chaleur, une tension sanguine et cardiaque. La colère provoque l’agressivité, le combat, l’affrontement. La réponse pour soi peut être la défense de ses idées, de ses valeurs et pour les autres c’est de leur apporter du changement, de partager sur les limites dépassées et d’écouter avec respect.
La tristesse provient de la perte d’un lien. La sensation physique associée est celle du malaise, de la gorge serrée, de l’envie de pleurer. La tristesse provoque le repli sur soi, la perte de sens. La réponse pour soi est de se consoler et pour les autres de leur apporter du réconfort, d’être proche physiquement.
La joie provient de la satisfaction des besoins, d’une victoire ou d’une réussite. Les yeux sont brillants et l’énergie radieuse. La joie rend plus créatif, plus coopératif et plus audacieux. La réponse pour soi est de maintenir cet état et pour les autres de leur permettre de la partager.
Nous venons de voir qu’à chaque émotion, il existe une réponse appropriée pour accueillir et gérer ce que nous traversons. Les émotions désagréables surgissent quand on intervertit les réponses à l’émotion vécue ou quand on ne reconnait pas l’émotion face à nous ou en nous.
Je vous invite à trouver des exemples de situations que vous avez vécues et qui ont provoquées chez vous ou chez vos proches, la peur, la tristesse, la colère ou la joie. Souvenez-vous des réponses que vous avez reçues ou bien celles que vous avez données à vos équipes. Que pourriez-vous faire demain pour adapter vos réponses aux situations émotionnelles vécues dans votre entreprise ?
Je termine avec une citation du psychiatre Victor Frankl « entre le stimulus et la réponse, il y a un espace et c’est le lieu de votre liberté »
A bientôt pour une nouvelle chronique !
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Ce circuit passe toujours par 4 étapes face à une situation donnée :
1/ on ressent une sensation physique dans le corps
2/ on a une réflexion pour expliquer cette sensation
3/ on ressent une émotion appropriée à cette situation et la sensation physique associée
4/ on met en œuvre des actions efficaces individuelles ou sociales (pour les autres)