Pour les Français et les francophones expatriés à l’étranger, lesfrancais.press sur les antennes de Lisbonne, du Benelux et de Hong-Kong/Macao de la French Radio, avec Anthony Verpillon, vous parle aujourd’hui dans la Minute de l'Europe, sur le Green deal européen voulu par la présidente la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.
Un pacte vert ambitieux, d’un montant de 1 000 milliards d’€ sur 10 ans, d’ici 2030, soit 100 milliards par an. L’objectif est donc d’arriver à la neutralité carbone d’ici 2050, et la Banque européenne d’Investissements, devra ainsi se transformer en banque du Climat. Mais pour cela, il faudra résoudre l’équation du financement de Green Deal, qui pourrait passer par une taxe carbone aux frontières. L’avantage serait de ne pas améliorer la compétitivité des Etats extérieurs aux dépens des Etats membres. Mais l’opposition affichée par les Etats-Unis, l’Inde, la Russie et quelques autres pays, mène ce règlement carbone dans l’impasse. Et le plan de la Commission risque de buter sur les politiques énergétiques, qui restent de la compétence des Etats membres.
Un plan d’ailleurs contesté par les Etats producteurs de charbon ou de lignite, sur le Continent. En particulier la Pologne, dont 80% de la production d’électricité dépend des centrales thermiques au Charbon. L’autre moyen d’orientation des dépenses d’équipement ou de consommation est d’ordre fiscal, mais il dépend là aussi des Etats membres. L’économiste allemand, Hans-Werner Sinn, s’inquiète, quant à lui, du financement par l’emprunt d’une grande partie de ce Green Deal. Enfin, le plan de décarbonisation de l’économie de l’Union se heurte au maintien des critères de Maastricht et du Pacte de Stabilité. Les élus du Nord de l’Europe restent opposé à un assouplissement des règles au nom de la transition énergétique. Et l’Eurodéputé allemand, Markus Ferber, d’ajouter : « la dette c’est la dette, peu importe la couleur, même si elle est verte ».
Ce qui montre que le Green Deal reste suspendu au vote du budget européen. Or les Eurodéputés n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente sur la question. Le 12 février dernier, Ursula Von der Leyen a donc plaidé pour un cadre financier pluriannuel ambitieux. Ce-dernier doit financer à la fois les politiques traditionnelles de l’UE, comme la Politique Agricole Commune, la politique de cohésion, mais aussi la transformation numérique et la Défense. Mais aussi le Green Deal. Or, 25% des fonds disponibles devront allés à la lutte contre le réchauffement climatique a insisté la présidente. Un avertissement pour anticiper le Conseil européen du 20 février, au cours duquel, les dirigeants de l’UE devront aplanir leurs divergences sur le budget à long terme de l’UE (sur la période 2021-2027). Le chiffre discuté approcherait les 1 087 milliards d’€ en prix constant de 2018. Mais peu d’interlocuteurs croient à un accord, et pensent qu’un nouveau sommet extraordinaire sera nécessaire en avril. Un groupe de 17 pays s’opposent ainsi aux coupes drastiques voulues par l’Autriche, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark, pour ramener le budget à 1% du revenu national brut européen. Ursula Von der Leyen enjoint donc tout le monde à trouver un terrain d’entente rapidement. Et l’exécutif européen souhaite consacrer 1,1% du Revenu National Brut européen à la feuille de route, quand les députés européen militent pour un effort financier de 1,3% du RNB. Affaire à suivre…