Et ce qui saute aux yeux, en premier lieu, c’est l’absence de référence aux Français de l’étranger, dans ce discours qui a pourtant duré près d’une heure et demi.
Ensuite, le Premier ministre a déclaré vouloir face à l’urgence que représente, ce qu’il appelle, « la précarité budgétaire », après le rejet du budget par l’Assemblée, à la fin de l’année. L’un de ces urgences est de répondre à la question des retraites. Si François Bayrou évoque une réforme « vitale » en raison du « lourd problème de financement de notre système de retraite », le chef du Gouvernement va tout de même demander « une mission flash à la Cour des comptes », pour obtenir des chiffres indiscutables d’ici quelques semaines. Ensuite, les partenaires sociaux seront amenés à discuter de cette réforme pendant 3 mois, à compter de la remise du rapport de la Cour des comptes. François Bayrou évoque même une voie de réforme nouvelle, sans totem ni tabou, même sur l’âge de la retraite. Et en l’absence d’accord à l’automne, c’est la réforme actuelle qui sera appliquée.
Concernant le surrendettement de la France, le Premier ministre pointe la responsabilité de l’ensemble des partis qui se sont succédés au pouvoir. Mais aussi les partis d’opposition pour avoir demandé « sans cesse des dépenses supplémentaires », ce qui « nous a conduit au bord du précipice ». La France vise désormais un déficit public à hauteur de 5,4% du PIB, soit 0,4 points de plus que les prévisions de l’ancien couvrement. Celle concernant la croissance est abaissée à 0,9%, contre 1,1% sous le gouvernement Barnier. François Bayrou aurait donc trouvé légitime de créer un fonds spéciale dédié à la réforme de l’État, fustigeant les 1 000 agences ou organes de l’Etat, « de labyrinthe dont un pays rigoureux peut difficilement se satisfaire ». Un fonds qui sera financé par des actifs immobiliers qui appartiennent à la puissance publique. Et ce, notamment pour investir dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans les services publics.
Le Premier ministre qui souhaite aussi que les oppositions soient organisées, en confrontation avec la volonté de Jean-Luc Mélenchon de « faire de tout sujet un conflit ». Il propose ainsi une « banque de la démocratie », placée sous le contrôle du Parlement, pour que les partis politiques ne dépendent plus de banques privées. Et le Premier ministre reste flou sur la dose de proportionnelle à apporter aux scrutins.
Sur le sujet de l’immigration, François Bayrou estime que tout est une question de proportion. Il insiste sur une politique de contrôle, de régulation, et de retour de ceux qui mettent en péril la cohésion de la Nation. François Bayrou qui souhaite également reprendre l’étude des cahiers de doléances issus du mouvement des Gilets Jaunes. Et ce, afin d’abattre les murs entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas.
François Bayrou qui estime que Parcoursup est une question, car elle arrive trop tôt pour les élèves. Les normes agricoles aussi pourraient être remises en question. Et la santé mentale sera grande cause nationale en 2025. Et « la mesure de déremboursement de certains médicaments et des consultations ne sera pas reprise », a fait savoir François Bayrou.
Enfin, pour ce qui est des Français de l’étranger, pas un mot donc. Nous vous renvoyons donc vers l’interview du nouveau ministre des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin, sur notre site, lesfrançais.press.