Dans un podcast avec Lesfrancais.press, la sénatrice LREM Samantha Cazebonne revient sur sa proposition de loi visant à faire évoluer la gouvernance de l’AEFE, voté à l’unanimité le 16 février à l’Assemblée nationale.
L’ancienne députée des Français de la Vème circonscription à l’étranger, est entrée en fonction au poste de sénatrice le 1er octobre dernier. Membre de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, elle vient de porter une proposition de loi “visant à faire évoluer la gouvernance de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et à créer les instituts régionaux de formation”. Voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 16 février dernier – seuls 38 députés étaient présents dans l’hémicycle – le texte est aujourd’hui en attente d’être promulgué dans le Journal Officiel.
Une proposition de loi qui voit plus loin que la crise sanitaire
Après deux années de crise sanitaire intense, la situation à l’air de tendre vers l’amélioration à travers le monde. La sénatrice inscrit donc sa proposition de loi dans une visée de reprise et non plus de réponse à la pandémie. Effectivement, d’après elle, la crise a été gérée “comme il se doit” par le gouvernement grâce à des dispositifs élaborés en fonction des établissements français à l’étranger. D’une part, certains ont reçu des aides de subvention afin d’aménager les écoles, acheter du matériel informatique, former du personnel ou encore aider les élèves en difficulté. Par ailleurs, des aides aux familles françaises et étrangères ont également été apportées.
Ainsi, si “le temps de crise” est en train de se refermer, nous entrons maintenant dans “le temps du développement”. Celui-ci s’inscrit dans l’objectif présidentiel de voir doubler les effectifs du réseau à l’horizon 2030, soutenu par Samantha Cazebonne.
Les instituts régionaux de formation
L’année 2022 va voir naître seize instituts régionaux de formation (IRF). Il devrait s’agir de “nouvelles structures qui renforcent quantitativement et qualitativement la formation au bénéfice de tous les personnels de l’ensemble réseau scolaire mondial”, d’après le site de l’AEFE. Autrement dit, des organismes gérés par l’AEFE afin de former et certifier de nouveaux professeurs pour le réseau à l’étranger. Les futurs enseignants seront encadrés par les professeurs expatriés, c’est-à-dire, des éducateurs mandatés par l’Éducation nationale le temps de leur mission.
La plus forte représentativité des parents d’élèves
Dans son texte de loi, l’ancienne députée des Français de l’étranger a également octroyé un plus grand nombre de fauteuils au Conseil d’administration de l’AEFE, aux fédérations de parents d’élèves. Jusqu’ici, ils en avaient deux sur vingt-six, alors qu’ils financent le réseau à hauteur de 60%.
Si la décision a été mal accueillie par les syndicats de professeurs, qui voient leur part de représentativité baisser de fait, la sénatrice se défend en disant avoir rétabli une forme d’équilibre et explique que les représentants de parents auront ainsi quatre sièges et les enseignants conserveront leurs cinq sièges.
Par ailleurs, bien que les fédérations de parents d’élèves voient leur nombre de sièges rééquilibrés au nombre de quatre, et que chacune d’entre elles à sa place lorsqu’elle est représentative, Samantha Cazebonne ne pense pas qu’à ce stade l’UNAPE aura l’opportunité d’en posséder un. D’après elle, si la fédération se développe à l’international et en dehors du réseau espagnol et marocain, il n’y a aucune raison qu’elle n’ai pas la possibilité de siéger. Elle précise, cependant, que la décision ne lui revient pas.
La promotion des homologations dans le réseau
Le thème de la prise en compte des promoteurs privés, tels qu’Odyssey, dans le réseau éducatif français à l’étranger, est source de tension entre les différents groupes politiques. En effet, EELV et les syndicats de professeurs notamment, s’inquiètent de voir le réseau avancer vers une privatisation du réseau à défaut de l’opérateur public. Pour la parlementaire, il n’en est rien. Elle s’agace d’ailleurs, de la façon dont la majorité présidentielle est accusée à tort, sachant que “cela fait près de quinze ans que ce réseau est essentiellement développé par des opérateurs privés”.
“Penser qu’aujourd’hui, seule l’école publique à la française à vocation à développer le réseau relève de l’idéologie”.
Samantha Cazebonne, sénatrice LREM, dans le podcast accordé à Lesfrancais.press
Programme présidentiel pour l’éducation française à l’étranger
Bien que le groupe LREM n’ait pas encore présenté son candidat officiel à l’élection présidentielle, des ébauches de programme commencent à s’écrire. Samantha Cazebonne, sera d’ailleurs chargée de la campagne avec le ministre Jean-Baptiste Lemoyne. Elle compte donc porter et défendre des propositions “ambitieuses” pour rendre le tissu éducatif français à l’étranger plus accessible à tous.