Avec sa politique, Donald Trump pourrait mettre un terme à l’essor de ce territoire atypique. Britannique suite au traité de Nankin, à la fin de la première guerre de l’opium, en 1842, Hong Kong devient un rapidement un port de commerce international et doit sa richesse à son port franc. Ainsi, les marchandises peuvent y transiter sans droits de douane, ni barrière tarifaires.
Dès la fin du XIXè siècles bateaux d’Europe, d’Asie, de Chine et du Japon y accostent pour le thé, la soie, les épices et les produits manufacturés et les minerais. La Chine se sert de Hong Kong à partir de de 1949 pour ouvrir une porte vers le monde capitaliste. Les services haut de gamme deviennent la figure de proue de Hong Kong dans les années 80, et malgré la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, le statut de port franc reste en vigueur. Et lors de son premier mandat, Donald Trump fait perdre son statut économique spécial. Les produit hongkongais sont donc traités comme des produits chinois. Le nombre de conteneurs est ainsi passés de 19,6 millions en 2017 à 14,3 millions en 2023, et 12 millions en 2024. Hong Kong est passé du 5è au 9è port mondial en 10 ans. Et depuis le 2 avril et le relèvement des doits de douane, les portiques du canal Rambler sont en sous-activité. Seules les exportations des ordinateurs et des smartphones y échappent. Et même si des accords sont trouvés, les droits de douane resteront entre 10 et 25%. D’autant qu’ils seront réhaussés par des exigences de documentation pour les colis de plus de 800 dollars, à partir du 2 mai. Les exportations américaines vers la Chine pourraient se tarir, et des entreprises américaines sont déjà placées comme des entités « peu fiables », entraînant des restrictions commerciales.
La propriété intellectuelle pourraient aussi être ciblée. Or, les dirigeants chinois estiment que Donald Trump reculera par crainte d’une défaite électorale aux élections de mi-mandat. La Chine représentant, en effet, 70% ou plus de la demande mondiale. Cette guerre commerciale représenterait un tsunami inflationniste, doublée d’une baisse de la consommation américaine. Une hausse de 125% des droits de douane américains amputerait le PIB chinois de 2,2%. 1 000 milliards de dollars seraient nécessaires pour atteindre l’objectif gouvernemental chinois de 5% de croissance, et entamerait le PIB de 9 points. Les Chinois peuvent aussi détourner les droits de douane en augmentant les exportations vers les pays voisins, qui eux aussi exportent des produits finis vers les États-Unis.
Pour réagir, les USA inciteraient donc les voisins chinois, comme le Vietnam à prendre leurs distances avec l’empire du Milieu. Pour toutes ces raisons, l’avenir de Hong Kong comme hub énonomique est donc fortement menacé.