L’Allemagne s’apprête en effet à sortir du confinement
L’Allemagne s’apprête en effet à sortir d’un confinement qui n’aura pas été total, et pourtant décrété 1 semaine après la France. La raison viendrait en grande partie du million 700 mille tests réalisés, décelant 135 000 cas positifs, et 4 500 décès, là où la France en compte plus de 20 000 désormais. Le Ministre de la Santé allemand considère même l’épidémie « sous contrôle », car le taux d’infection par un malade est inférieur à 1. Et pourtant, l’Allemagne ne dépense pas plus que la France pour la santé, par rapport au nombre d’habitant. En revanche, les décisions ne sont pas centralisées, mais prises en fonction des situations dans chacun des 16 Lander.
Le 20 avril, ce sont donc plusieurs millions de commerçants de moins de 800m2 – à l’exception des coiffeurs, bars, restaurants et terrains de sports – qui ont rouvert leurs portes. En revanche, les concerts et grands rassemblements sont suspendus jusqu’au 31 août. Concernant les écoles et Lycées, ils rouvriront dès le 4 mai, sauf dans l’Etat de Bavière, le plus touché par l’épidémie, où les enfants reprendront le chemin de l’école le 11 mai. Enfin, seul la Saxe a obligé le port du masque. Et l’Industrie allemande fixe à 50 millions le nombre de masques produits chaque semaine, dont 10 millions de FFP2. Et si l’économie s’est retrouvée à l’arrêt, c’est en grande partie à cause de l’interruption des échanges. Le PIB pourrait donc chuter de 5%, soit moitié moins que la France.
Europe, une dualité face au Coronavirus
Et c’est justement une dualité qui se met en place en Europe. D’un côté, les pays vertueux, à l’excédent budgétaire et la croissance régulière, à l’image de l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et la Finlande. Face aux pays endettés, à la croissance molle, et au chômage élevé, comme la France, l’Italie et l’Espagne. Pour le symboliser, les hôpitaux sont surchargés à Mulhouse, pendant que Fribourg, de l’autre côté du Rhin, propose de mettre des lits à disposition. Or, avec l’€, les destins des pays riches, et pauvres sont liés. Et si les pays latins demandent une sorte de garantie mutuelle, sans conditions et sans limite – au mépris des règles de bon sens – les pays, dits, du nord, freinent des 4 fers. Mais les Allemands savent pourtant que si l’Italie coule – comme elle le fait – la France risque de couler, et l’Allemagne coulera. Même la résistance de la Chancelière allemande, face à une opposition antieuropéenne, devra céder. Car Emmanuel Macron a mis en garde dans le Financial Times : l’Europe devra montrer, non pas qu’elle ouvre les vannes, mais qu’elle protège. Pour le Président français, l’issue de cette crise sera l’argent, ou le chaos.
Les pays d’Europe central devront suivre eux aussi, à l’image de la Bulgarie, qui souhaite adhérer à l’€. Les Britanniques, eux, devront faire avec le Brexit, qu’ils ont choisi. Et l’Europe est désormais dirigée par le couple franco-allemand, avec l’un solide, l’autre généreux. Il faudra simplement éviter les vexations… Au risque de payer encore plus cher…