Elle avait lieu ce jeudi, que ce soit en Métropole, comme dans les établissements français de l’étranger. Car les conséquences sur les victimes sont terribles, et peuvent mener jusqu’au suicide. La lutte contre le harcèlement est ainsi devenue une priorité du Ministère de l’Education nationale, la Jeunesse et des Sports.
La prévention du harcèlement scolaire qui pourrait ainsi passer par une amélioration du climat scolaire, à savoir entretenir le bien-être des élèves et des équipes éducatives pour prévenir les violences. Tout un champ d’action est donc mis en place pour améliorer la santé mentale des élèves, notion héritée de la crise sanitaire.
Le programme pHARe a ainsi été érigé comme plan prioritaire dès la Rentrée 2023-2024, signe d’une prise de conscience collective de la gravité du fléau. Et un appel à la mobilisation générale dans les 580 établissements scolaires répartis dans 139 pays, et qui accueille 395 000 élèves. Un programme qui souhaite évaluer, prévenir, puis gérer. Encore faut-il évaluer au mieux la réalité du mal-être des élèves français expatriés, qui est, jusqu’ici, inconnue.
Et si le syndicat du SGEN-CFDT applaudit la reconnaissance du problème du harcèlement scolaire, il rappelle que des actions concrètes sont nécessaires. Il préconise notamment le recrutement significatif de personnels médico-sociaux. Le SNES-FSU appelle, quant à lui, à une meilleure formation, comme le préconise la Sénatrice des Français établis hors de France – Samantha Cazebone – depuis qu’elle a été confronté à l’isolement d’une élève lorsqu’elle était proviseure en Espagne.
Ainsi, pour évaluer le climat scolaire, des enquêtes locales seront proposées par l’AEFE, afin d’estimer les relations au sein de la communauté éducative. Une autoévaluation par les élèves, eux-mêmes, seront encouragées au travers de questionnaires. Un espace pour se sentir écoutés et en sécurité. Des universitaires et des experts pourront donc intervenir devant les personnels, quel que soit leur grade. Et 32 formateurs « climat scolaire » sont présents partout dans le monde. Enfin des ressources en ligne sont disponibles. Un numéro national est mis en place, le 3018, afin d’accompagner les victimes. Il est aussi accessible par tchat direct, sur 3018.fr, mais aussi Messenger, WhatsApp, et via une application.
Des élèves ambassadeurs sont également nommés, afin de détecter et contrer les actes de harcèlement au sein de l’établissement. Et chaque établissement établira son propre protocole. L’importance est de protéger les victimes et d’éduquer les harceleurs. La méthode de la préoccupation partagée afin de susciter l’empathie pour les victimes. Ainsi, au premier trimestre 2024, un conseiller technique sera recruté pour accompagner les établissements en situation de crise. De plus, un label « pHARe » sera créé pour reconnaître les établissements ayant déployé le programme.