Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi surgissaient dans les locaux de l’hebdomadaire satirique et tuaient 12 personnes, auteurs, dessinateurs, ou proches du journal.
Dix ans après, même si l’heure est au recueillement, les partis de gauche s’opposent sur la satire. Ainsi, au sein du Nouveau Front Populaire, le communiste Fabien Roussel est le seul à afficher un soutien appuyé à l’hebdomadaire « satirique, laïque et joyeux ». Le PCF organisera d’ailleurs un hommage ce mercredi, en compagnie de l’actuel rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Gérard Biard.
En revanche, la France Insoumise critique davantage les caricature. L’ancien Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve, décrivant cette position comme « clientéliste et électoraliste » vis à vis des musulmans. Jean-Luc Mélenchon avait pourtant encourager les gens à faire un « acte civique », en 2015, en achetant Charlie Hebdo, après les attentats, à l’époque. Mais après avoir considéré que l’hebdomadaire avait changé, il l’accusait d’être un « bagagiste de Valeurs Actuelles », en 2020. Dernièrement, plusieurs élus insoumis ont pointé du doigt Charlie Hebdo, après des dessins sur les viols de Mazan, et sur la députée Danièle Obono.
Et si le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, est prudent pour ne pas utiliser le terme « d’islamophobe » à l’endroit de Charlie Hebdo, il estime que « certaines publications s’inscrivent dans un contexte de libération de la parole et d’actes isalmophobes ». Et Bompard refuse de reprendre le slogan « Je suis Charlie » en 2025.
Des critiques partagées à gauche, par l’écologiste Sandrine Rousseau, qui estime l’hebdomadaire « misogyne et parfois raciste ». En 2022, une caricature l’avait représentée en gorille en train de commettre un viol dans la jungle. Sandrine Rousseau précise quand même « être Charlie », « au nom du droit de se moquer des religions et de la liberté de la presse ». Enfin, le député socialiste, Jérôme Guedj, déplore que « les combats pour la laïcité et le droit au blasphème ne sont plus aussi présents qu’il y a 10 ans », qualifiant ce manque de « désespérant ».