Il a tenté de la développer lors d’un discours à la Sorbonne. À l’approche des élections européenne des 6 et 9 juin, Emmanuel Macron a tenu un discours fleuve sur l’avenir de l’UE, au ton particulièrement grave.
Le Président français propose notamment de bâtir un « concept stratégique de défense européenne crédible » face aux menaces extérieures. Et si, pour Washington l’Europe n’est plus une priorité, Emmanuel Macron invite les pays européen à mettre fin à la « délégation de sécurité » des pays du continent aux Etats-Unis. Il a également mis en avant le succès commercial de l’avion de combat Rafale, et des industries de l’Hexagone pour participer au développement de l’industrie de la Défense européenne, et la préférence européenne pour les achats militaires. Et si le Président n’évoque pas une force européenne, il appelle à une meilleure « intimité stratégique ».
Autre sujet de cette campagne, la politique migratoire. Emmanuel Macron a ainsi détaillé les mesures du pacte européen sur la migration et l’asile adopté par le Parlement européen. « L’UE doit retrouver la maîtrise de ses frontières et l’assumer » a martelé le Président français. Emmanuel Macron défend la signature d’accords avec certains États pour limiter les départs et faciliter les renvois. Il a également rappelé que la Moldavie, l’Ukraine et les pays des Balkans occidentaux avaient « vocation » à rejoindre l’UE. Et cette fois, Emmanuel Macron n’est pas revenu sur la révision des traités européens, même s’il reconnaît que « nous n’avons pas tout réussi ».
Sur la question de la souveraineté, le chef de l’État estime qu’il passera par la défense des agriculteurs européens. Ainsi, au printemps 2022, la France avait fait de la réciprocité des normes dans le cadre des accords de commerce, son cheval de bataille lors de sa présidence tournante de l’UE. Une mesure à laquelle s’était notamment heurté le refus de l’Allemagne. Emmanuel Macron demande aussi une autorité sanitaire et de contrôle européenne, ainsi qu’une force douanière européenne pour harmoniser les règles de production. Pourtant, il défend le CETA, l’accord commercial avec le Canada, car il contiendrait des clauses miroirs.
Enfin, Emmanuel Macron assume le nucléaire pour continuer à électrifier l’Europe, au travers des « électrons décarbonés ». Selon lui, l’atteinte des objectifs climatiques n’est possible qu’en développant les énergies renouvelables, en poursuivant les politiques visant à l’efficacité énergétique, et en s’appuyant sur le nucléaire. Ainsi, Initiée par la France en février 2023, « l’alliance nucléaire » vise à réunir les États membres qui ont des intérêts communs dans le nucléaire.