En septembre 1976, le premier ministre, Raymond Barre, déclarait que « La France vivait au-dessus de ses moyens ». Pourtant, cette année-là, le déficit représentait 1,5% du PIB, là où il est de 6,2% désormais. La dette publique, elle, est passée de 20% en 1976 à 110% du PIB cette année. Et si la France avait recours à des emprunts auprès des pays du Golfe dans les années 80, l’augmentation de la dette depuis 2015 est liée à la politique monétaire de la Banque Centrale, et les responsables français ont jugé opportun de profiter d’emprunts à taux négatifs et de dépenser sans compter. Un mirage de l’argent gratuit, dans lequel ne sont pas tomber d’autres pays européens. D’autant plus, lorsqu’il s’agit de financer les dépenses courantes, plutôt que pour investir. Mais désormais, il faut rembourser, et donc emprunter pour faire face à des taux plus élevés. Ainsi, en 2025, la France devra émettre plus de 300 milliards d’€ d’obligations. Et pourtant, cette stratégie économique n’empêche pas les Français de plébisciter des programmes toujours plus dépensiers.
Le nouveau Premier ministre – Michel Barnier – a donc pour défi de réduire le déficit sans disposer d’une majorité parlementaire. Pour assurer un assainissement durable, les expédients budgétaires et fiscaux ne suffiront pas. L’essentiel est de redonner du souffle à l’économie française. Ainsi, le Portugal et l’Espagne réduisent leur endettement principalement grâce à une croissance bien plus élevée que celle de la France. Les secteurs qui permettront de réaliser des progrès se situent dans l’énergie, les transports, les communications, ou encore la santé. Tout en évitant les oligopoles.
Il faudra aussi réduire les coûts sur la construction de logements, afin de réduire les manques de logements. Il faut aussi favoriser le taux d’emploi. S’il était de 78%, comme en Allemagne (au lieu des 68% actuels en France), notre pays ne connaîtrait pas de problèmes de finances publiques. Parmi les pistes, le renforcement des formations, des politiques adaptées pour les jeunes et les séniors vis à vis de l’emploi, ou encore un recours accru à la retraite progressive. Par ailleurs, sur de nombreux sujets sociaux, dont les retraites, le recours à la négociation sociale devrait être privilégié. La situation financière préoccupante de la France contraint les pouvoirs publics à faire preuve d’imagination et à sortir des sentiers battus. Ainsi, en modernisant son économie et en investissant dans les talents et l’innovation, la France peut non seulement connaître une nouvelle prospérité économique, qui lui fait défaut depuis des années, mais également rétablir ses comptes publics.