Alors que le déficit commercial américain atteint les 700 milliards de dollars en 2024, les droits de douanes remis au goût du jour par Donald Trump auront, avant tout, des conséquences pour les Américains eux-mêmes. Car le problème des États-Unis est avant tout celui de l’éclatement des chaînes de production et de la localisation des bénéfices. Car le pays possède parmi les meilleures entreprises dans les secteurs des hautes technologies, de la santé, ou encore de la pétrochimie. Pourtant les déficits s’accumulent. Les États-Unis font donc face au défi d’attirer les investissements et de capter les bénéfices des multinationales. Cela passe notamment par l’Inflation Réduction Act, pour inciter les entreprises à produire sur son sol. Mais aussi éviter la course du moins-disant fiscal. Pourtant Donald Trump devrait bien engager son pays sur un taux d’imposition minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales.
Et pour se prémunir de contrevenants, le président américain a signer plusieurs décrets le jour de son investiture, stipulant que les impôts seraient doublés pour tout contrevenants étrangers. Et l’impôt des sociétés représente 7% des recettes fiscales du gouvernement. Bien en-dessous des 12% pour les autres pays de l’OCDE.
En 2025, une quarantaine de pays ont signé des lois sur l’imposition complémentaire, notamment l’Allemagne, la Grande-Bretagne, ou encore le Japon. Et si Trump mettait ses menaces à exécution, les ressortissants de ces pays seraient soumis à une double imposition aux États-Unis. Les Républicains ont donc demandé des sanctions plus modérées. Et si des négociations entre pays membres de l’OCDE sont possibles, Donald Trump pourrait vouloir imposer le rapport de force. La seule marge de manœuvre est la « sphère de sécurité » de l’OCDE, qui prévoit de repousser l’impôt complémentaire en 2027.
Conclusion, si les États-Unis s’engagent dans une confrontation fiscale avec leurs principaux partenaires commerciaux, les conséquences pourraient être lourdes. Tant pour leurs entreprises que pour les relations économiques internationales. La posture de Donald Trump, basée sur la menace et le rapport de force, soulève ainsi des incertitudes majeures quant à l’avenir des échanges commerciaux et de la coopération fiscale mondiale.