Edito du Père Kurowski
Mardi dernier, ce 14 juillet devrait être ensoleillé de commémorations républicaines comme de coutume. Rien n’y était, réception supprimée, difficile d’imaginer de la remettre au mois suivant, il va falloir s’armer de patience pour attendre toute une année. La troisième vague est là encore plus forte que la première, elle s’écrase contre les parois de nos résistances immunologiques diverses, physiques et mentales, matérielles et spirituelles, individuelles et sociales, intimes et communautaires.
L’érosion de nos flans, de nos côtes même, et jusqu’à l’intime de soi est un phénomène bien naturel observé sur toutes les rives de nos existences. Ce qui semble faire la différence c’est l’intensité, l’étendue et la persistance avec lesquelles ce phénomène nous oblige à en tenir compte. Soumis à de telles pressions abrasives, nous avons la chance de pouvoir renforcer les muscles et les tendons de notre corps physique et astral.
Il faut donc réagir, s’en défendre, la soumission fataliste peut être fatale, la résignation peut anesthésier la douleur, alors que la souffrance est à assumer comme une composante intégrale de l’être humain que nous cherchons à être. Ce qui est nécessaire pour notre corps n’est pas forcément là même chose que ce qui est nécessaire pour notre âme.
Voici les deux textes incorporés pour dire comment dans la Communauté Catholique Francophone (CCFHK) nous essayons d’y faire face. La lettre qui suit vise à informer et accompagner, la méditation, elle est l’expression de l’attention à porter sur les deux perspectives, terrestre et céleste conjointement.
Chers Frères et Sœurs,
Après une brève accalmie qui nous a permis de célébrer dans la joie les confirmations et quelques autres messes à la fin de l’année scolaire, nous voilà à nouveau soumis à des mesures sanitaires nombreuses. Parmi elles la plus marquante est celle de devoir renoncer à toute messe publique. Pour le moment c’est pour deux semaines, mais comme la fois précédente, il est à craindre de voir cette interdiction prolongée en fonction de l’évolution de la situation.
La Providence prend parfois des chemins étonnants; nous voilà, comme nos frères aînés dans la foi, reprenant notre marche dans le désert vers la terre promise. Mais nous ne sommes pas condamnés à errer sans savoir vers qui nous tourner.
*Gardons la Foi 🙏 et gardons l’Espérance.
Comme nos aînés dans la foi, nous sommes accompagnés d’un rocher qui nous prodiguera l’eau de la grâce, pour peu que nous fassions l’effort d’y puiser. Voici le texte de la Bible qui nous en parle:
“Assoiffé, le peuple se mit à protester contre Moïse en disant :
« Pourquoi nous as-tu fait quitter l’Égypte ? Est-ce pour nous faire mourir de soif ici, avec nos enfants et nos troupeaux ? »
Moïse implora le secours du Seigneur :
« Que dois-je faire pour ce peuple ? demanda-t-il. Encore un peu et ils vont me lancer des pierres ! »
Le Seigneur lui répondit :
« Passe devant le peuple, accompagné de quelques-uns des anciens d’Israël. Tu t’avanceras en tenant à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil. Moi, je me tiendrai là, devant toi, sur un rocher du mont Horeb ; tu frapperas ce rocher, il en sortira de l’eau et le peuple pourra boire. »
Moïse obéit à cet ordre, sous le regard des anciens.
On a appelé cet endroit Massa et Meriba — ce qui signifie «Épreuve» et «Querelle» — parce que les Israélites avaient cherché querelle à Moïse et avaient mis le Seigneur à l’épreuve, en demandant : «Le Seigneur est-il parmi nous, oui ou non ?»
Exode 17,3-7
Et ce rocher c’est le Christ. Appuyons nous sur lui et demandons lui de nous accompagner. Peut-être, depuis la réouverture, le coin prière installé durant le temps de suppression de messes publiques, a-t-il été peu à peu oublié… Il est temps de le remettre en fonction.
Les églises demeurent ouvertes, plus que jamais prenons le chemin vers elles pour nous y recueillir dans l’intimité du coeur à coeur avec le Christ, le Saint Sacrement y est souvent exposé.
*Gardons aussi la Charité♥️*.
Prions les uns pour les autres, et spécialement pour les plus touchés d’entre nous. Prions pour les membres souffrants du corps du Christ, prions pour le monde qui en a tant besoin. Gardons aussi la charité par le lien visible de la prière commune *👉ça veut dire rdv le week end qui vient sur zoom 😉*, les précisions vont suivre.
Que Dieu vous assiste et vous comble de sa grâce ✝️
Père Rémy Kurowski, aumônier de la CCFHK, 14 juillet 2020.
La méditation qui suit, a été écrite le lendemain de l’annonce au sujet des nouvelles restrictions. Elle fait partie des méditations nourries de mes prières et lectures quotidiennes postées tous les matins sur le Whatsapp de la CCFHK. La foi chrétienne a besoin d’être soutenue, c’est la mission de tout responsable de communauté paroissiale ou aumônerie comme la nôtre. C’est une mission du lien entre nous parce que intimement et communautairement avec Dieu.
2020 juillet 15 Dieu livré
“Dieu livré,
Tu n’as plus d’autre Parole
Que ce corps partagé
Dans le pain qui te porte à nos lèvres ;
Tu dis seulement :
La coupe du sang
Versé pour la nouvelle confiance.”
L’hymne de l’Office du jour.
Ce matin je me réveille avec dans la tête toutes les restrictions qui sont imposées pour notre bien, pour le bien de notre corps.
Pour ce qui est de notre âme, ce n’est pas à nous de nous en imposer, car le bien de mon âme ne peut être lié à aucune restriction.
Il est lié à de bonnes connections avec sa source où elle fait souche pour maintenant et pour après, bonnes connections avec les autres pour maintenant et après.
Mon âme silencieuse apprend comment se livrer à ce Dieu qui apprend notre souffrance.