L’accueil de ces étudiants a été érigé en pilier de la stratégie nationale d’attractivité de l’enseignement supérieur, voulu par Edouard Philippe, lorsqu’il était Premier Ministre. Le label « Bienvenue en France » visait à accueillir 500 000 étudiants non-français, mais la Loi Immigration pourrait remettre en cause ce programme et ses objectifs.
Car ce label a été créé pour encourager les bonnes pratiques au sein des établissements d’enseignement supérieur, et garantir les meilleures conditions d’accueil. Mais aussi parce que nos universités et nos grandes écoles perdaient de l’attractivité, et dégringolaient dans les classements internationaux. Dans la première version du label, allant de 2019 à 2023, 151 établissements ont reçu la labellisation. Et 65% des étudiants étrangers présents en France sont inscrits dans l’un de ces établissements. Un label classé en 3 niveaux, dont la validité est supervisée par Campus France. Une agence qui accompagne les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche français, dans leurs stratégies de développement à l’international. Et le site de Campus France renferme de nombreuses informations et fiches diplômes ; des catalogues en ligne où sont répertoriés les différents degré de diplômes et les formations associées ; et les dates et lieux de manifestations organisées par Campus France.
Or, les coûts de scolarité restent souvent un frein pour les étudiants étrangers en France. Ils ont été multipliés par 16, depuis 2018, pour les étudiants ressortissants de pays hors de l’UE. Conséquence, hors phénomène COVID, le nombre de ces étudiants a baissé de 25% à la Rentrée 2020/2021. Mais depuis, le nombre d’étudiants venus en France repart à la hausse, de l’ordre de 8%, entre 2021 et 2022. La France figure ainsi à la 6è place mondiale des pays les plus attractifs pour la mobilité internationale. Principalement grâce aux étudiants originaires d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du Nord, et du Moyen-Orient. Ils représentent plus de 50% des étudiants étrangers inscrits en France.
Avant la Loi immigration, il fallait un visa, et attester du blocage de plus de 7 000€ pour couvrir les frais de séjour en France. Mais la loi leur demandera désormais une caution de retour, en plus, pour obtenir un titre de séjour. Et l’exemple allemand, derrière lequel se retranche le gouvernement, est bancal, car si l’Allemagne demande une caution de 11 208€, les coûts de scolarité sont quasi-nuls. Même pour les étudiants étrangers. Or, en France, les étudiants étrangers payent entre 2 770 et 3 770€ de plus qu’un étudiant Français ou européen.
Une mesure qui vient donc en contradiction avec l’objectif de 500 000 étudiants étrangers accueillis, fixé en 2017. L’exécutif pourrait donc revenir sur quelques dispositions de la Loi. L’an dernier, 402 833 étudiants internationaux ont été accueillis en France.