Depuis l’élection de Donald Trump, sa valeur a bondi de près de 50%. Car dans une période marquée par les incertitudes économiques et politiques, le bitcoin s’est mué en valeur refuge. C’est aussi un moyen de faire fortune sans travailler. Et l’engouement affiché par Elon Musk et Donald Trump achève de convaincre certains indécis de la cryptomonnaie. Un crypto-actif a d’ailleurs été lancé par Donald Trump, lui-même, qui renverse la question de savoir s’il faut posséder, ou non du Bitcoin, mais plutôt combien faut-il en posséder ?
Ainsi, en France, seulement 10% des épargnants détiendraient des crypto-actifs, quand ils sont 20% aux États-Unis. Et les jeunes de moins de 35 ans y sont particulièrement sensibles. Créé en 2008 par un certain Satoshi Nakamoto, le bitcoin visait à instituer un système alternatif, décentralisé, et pair à pair pour échanger de la valeur monétaire en s’affranchissant des institutions financières. Son caractère digital lui confère une certaine modernité, cependant il est complètement déconnecté des réalités économiques, comme l’était l’or par le passé.
Sa création ne dépend que des algorithmes, dont l’exploitation nécessite une quantité astronomique d’énergie. Or, ses créateurs se trouvent souvent en Russie et en Corée du Nord, où le coût d’énergie est faible. Dès lors, le bitcoin prouve que l’appréciation du risque et de la morale est une notion à géométrie variable. Car le Bitcoin ne génère ni intérêt, ni dividende. Il fait donc l’objet d’une communication appuyée.
Ainsi, certains rêvent du retours de monnaies privées, pour mettre fin aux banques centrales, piliers des nations au mêmes titres que l’armée et l’impôt. Mais la volatilité du Bitcoin le rend impropre à jouer un rôle d’étalon monétaire de réserve, et pour les échanges. Non régulé, le bitcoin s’ouvre à toutes les manipulations de cours. Les simples achats ou ventes de quelques milliardaires suffisent à provoquer des variations à deux chiffres. Et si Donald Trump est devenu un adepte inconditionnel des crypto-actifs, il reste opposé au projet de monnaies digitales de banques centrales accusées de donner à ces dernières un pouvoir de contrôle sur tous les acteurs économiques. Force est, tout de même, de constater que le Bitcoin a 15 ans, et traversé quelques crises financières. Et l’Europe ne peut pas rester inerte face au risque de renversement de la création monétaire que le Bitcoin fait peser. Car la victoire du bitcoin signifierait la perte de toute indépendance monétaire et la mise sous tutelle du système financier par des acteurs extérieurs à la zone euro. La monnaie est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des milliardaires du numérique !