Rappelons tout d’abord que les Français ont donné une large majorité à La République en Marche, lors des élections législatives du 18 juin 2017, avec 308 députés issus de la majorité. Et sur les 577 députés, 11 représentent les 2 millions et demi de Français de l’Etranger. Or, depuis cette date, le paysage a sensiblement évolué. Majid El Guerrab – député de la 9è circonscription (Afrique du nord et de l’Ouest) – a quitté le parti. Tout comme Joachim Son-Forget (Suisse et Liechtenstein), et plus récemment Paula Forteza (Amérique du Sud).
Et ce qui est frappant, c’est la faible participation des Français de l’Etranger pour ce scrutin, avec 7,87% au premier tour, et 7,97% au second. Une désertion qui s’explique en partie par le vote papier, qui sera supplenté dès les prochaines élections consulaires, par le vote électronique. Mais aussi le relatif anonymat des candidats qui devaient les représenter. En revanche, les évolutions envisagées ne devraient pas renforcer l’attractivité, car les 11 circonscriptions actuelles pourraient être réduites à 1 seule circonscription monde. Concrètement, les Français de l’étranger seraient alors amenés à voter pour des listes de plusieurs candidats et le nombre d’élus par listes dépendrait alors du score de ces-dernières. Cela pourrait donc entraîner une déconnexion des élus, moins au fait des particularismes locaux. Mais pas sûr que cette proposition ne rencontre un franc succès, car elle doit être voté à l’Assemblée et au Sénat. Or, ce-dernier est actuellement dominé par la Droite et ne souhaite pas une majorité centriste pro-gouvernement.
Mais alors que 90% des Français de l’Etranger ont voté pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, 2 préoccupations essentielle les traverse : l’éducation et la fiscalité. Sur ces 2 points, les inquiétudes n’ont fait qu’augmenter, face aux propositions de la majorité. Concernant l’Education, les parents d’élèves s’inquiètent de son évolution, et de l’augmentation éventuelle des coûts de scolarité. Si l’objectif du gouvernement est de doubler le nombre d’élèves d’ici 2030 (actuellement de 350 000), les syndicats craignent que cela se fasse de plus en plus vers un transfert de gestion vers des fondations privées.
Enfin, concernant la fiscalité, celle des non-résidents est de plus en plus soumise aux polémiques. L’objectif de la réforme est d’appliquer un barème ; 20% pour les premiers 27 000€ et 30% au-delà. L’autre possibilité est le barème progressif, en fonction de la composition du foyer, à l’instar de ce qui s’applique en France.
D’autres intérrogations se posent quant au Brexit et la sécurité notamment. Il faut espérer que toutes leurs interrogations et leurs inquiétudes, qui remontent au Quai d’Orsay et à l’Elysée via les consulats et les ambassades, pourront obtenir des réponses.