Un « jour de la libération », comme l’a annoncé le président américain. Et cette décision pourrait bien mettre fin au système économique et financier institué après la Seconde Guerre mondiale. Et avec un ton populiste, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis sont victimes du commerce international depuis une quarantaine d’années. En omettant, évidemment, que les multinationales américaines participent largement à ce système, notamment en se spécialisant dans les hautes technologies. Il a ajouté que les « étrangers, tricheurs et charognards ont dépouillé nos usines et mis en pièces notre rêve américain autrefois si beau ».

Et ces fameux droits de douane imposés par les Etats-Unis, iront de 10% pour le Royaume-Uni, à 50% pour St Pierre-et-Miquelon et le Lesotho, par exemple. Les produits importés de l’Union européenne auront un droit de douane de 20%. Ceux provenant de Chine seront taxés à hauteur de 34%. Le droit de douane moyen, sera de 24%. L’automobile à 25%, depuis le 3 avril. Les colis de moins de 800 dollars, qui ont profité à Temu et Shein, et bénéficiaient d’exemption douanière, seront supprimés le 2 mai. Or, plus de 4 millions de colis chinois sont réceptionnés chaque jour, aux Etats-Unis. Cependant, plusieurs catégories de produits échappent aux majorations : le bois de construction, les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs. Tout comme les produits énergétiques, y compris le pétrole, certains minéraux critiques et l’or. Donald Trump a donc la nostalgie du 19è siècle, époque où le l’impôt sur le revenu n’existait pas. Une époque faite aussi d’inégalité sans précédent. Et Trump de faire référence à l’un de ses prédécesseurs McKinley (1896), qui aurait enrichi le pays grâce ses droits de douane, et sa vision expansionniste. Ce même McKinley qui avait déclaré la veille de son assassinat que « les guerres commerciales ne sont pas rentables ». 

Dès lors, les consommateurs américains pourraient être les premières victimes, en payant plus cher les produits importés. La Maison Blanche espère cependant 600 milliards de dollars de recettes fiscales, mais uniquement en maintenant la consommation des ménages. Ce qui n’est pas garanti.

Donald Trump se dit alors ouvert à des négociations. Et si les entreprises européennes pourraient être particulièrement exposées, cette décision de Donald trump peut aussi représenter une formidable opportunité de relancer la construction européenne, et revoir ses priorités commerciales en terme de recherche, d’énergie, ou encore de défense. Et l’€ a l’avantage de reposer sur des États démocratiques, pour s’imposer comme monnaie de référence. L’analyse complète de Philippe Crevel, sur cette séquence politique et économique mondiale, est à retrouver sur lesfrançais.press.