On parle ce matin de l’allocution d’Emmanuel Macron devant le Parlement européen, qui s’est transformé en règlement de compte. Ce mercredi, Emmanuel Macron est venu présenter le programme de la présidence du Conseil de l’UE, que la France assume depuis le 1er janvier. Mais il a dû faire face à un hémicycle très agité. Le chef de l’Etat était pourtant venu échanger avec les eurodéputés, réunis en séance plénière.
Et c’est l’eurodéputé, et candidat écologiste, Yannick Jadot qui a allumé la mèche. « Vous présidez la France depuis 5 ans, et à ce Tite, vous êtes comptable d’un bilan pour la France et l’Europe », a-t-il asséné, en ciblant notamment « l’alliance climaticide avec la Pologne et la Hongrie ». Yannick Jadot a poursuivit en déclarant : « Vous resterez dans l’histoire, le président de l’inaction climatique », faisant, au passage, une référence au film Don’t look up.
Le président du groupe RN au Parlement européen, Jordan Bardella, a pris le relais : « Votre Europe a 60 ans. La nôtre en a 3 000 ». Et selon lui, l’élection présidentielle à venir, décidera de l’avenir de la France, mais aussi de l’Europe. Qualifiant Emmanuel Macron de « diviseur » et de « liquidateur à la tête de l’Etat français ».
L’élue de La France Insoumise, Manon Aubry, lui a reproché de protéger les multinationales et les milliardaires, plutôt que les gens dans la galère, en s’adressant au « président du mépris ». De son côté, François-Xavier Bellamy, du Parti populaire européen (à droite), estime que « le calendrier cautionné servira plus à la campagne présidentielle, que l’action européenne ». L’intérêt général doit passer avant l’intérêt particulier, lors de cette présidence de l’UE, a écrit Eric Andrieux, des sociaux-démocrates, sur Twitter.
Des attaques qu’ont peu goûté les autres eurodéputés. À l’image de Renew, qui s’est ému que « l’hémicycle se transforme en Assemblée nationale ». Alors que la maltaise, Roberta Metsola, a souligné qu’il « ne s’agit pas d’un débat national ». Emmanuel Macron s’est, de son côté, déclaré « surpris qu’on reproche à qui que ce soit de signer des textes avec la Pologne et la Hongrie ». Et estimé que Jordan Bardella, qui « très méthodiquement dit n’importe quoi ».
Et entre deux attaques, Emmanuel Macron a pu rappeler quelques unes des priorités de la PFUE. Le chef de l’Etat a rappelé son soutien au droit d’initiative législatif pour le Parlement européen. Enfin, il a proposé aux législateurs d’actualiser la charte des droits fondamentaux de l’UE, en y incluant la protection de l’environnement, et la reconnaissance du droit à l’avortement.