Le 30 avril, le gouvernement annonçait, en effet, la mise en place d’un dispositif de soutien aux Français de l’Etranger. Ainsi, ce sont 240 millions d’€ qui étaient débloqués par le Parlement, dont 50 millions, destinés à nos compatriotes mis les plus en difficulté par la crise sanitaire. Or, ce ne sont, au final, que 2 727 Français, sur les 3 millions et demi d’expatriés, qui ont eu droit à ces aides. Et sur les 50 millions d’€, seulement 1,4 million qui ont été affectés, soit 48,6 millions de moins que prévus. Parmi ces sommes, 390 000€ ont été dépensés au titre de la solidarité nationale pour les Français les plus vulnérables, et 900 000€ pour les associations locales ou centres médicaux qui ont œuvré pendant la crise.
Un fiasco qui pose aussi la question de la réorientation du STAFE, décidée fin avril par le Quai d’Orsay, qui abondait pourtant le budget des associations. Ce sont donc 1,92 millions d’€ qui ont été gelés, alors que ces associations en avaient grandement besoin. Elles ont, pour une grande partie d’entre elles, fait appel à leurs réseaux issus des grands partis nationaux auxquels elles sont rattachées.
Ce n’est donc que 2,5% du budget promis qui a finalement été débloqué pour les Français établis hors de France. Ainsi, en Asie du sud-est, des restaurateurs français ont organisé des soupes populaires pour leurs compatriotes, et 31 conseillers consulaires d’Amérique du Sud ont écrit pour dénoncer la lenteur des procédures et les inégalités entraînées. Partout dans le monde, des expatriés se retrouvent donc en difficulté. Les démarches administratives en ligne, sont très lourdes, et certains demandeurs se voient demander des documents concernant leurs ascendants, ou frères et sœurs, ce qui complique l’accessibilité aux aides, alors que l’urgence exige plus de réactivité.
Mais la fermeture des consultas, le télétravail et la limitation des échanges postaux avec la France ont ajouter de la difficulté, et ont bien souvent découragé les expatriés à bénéficier de leur droit. Pourtant, 70% des 4 184 français ayant répondu à notre consultation ont reçu des informations de leurs consulats, mais seulement 48% connaissait l’existence de ces aides. Au final, moins de 10% des demandeurs ont obtenu satisfaction.
Et si, vu de Paris, la somme débloquée pouvait sembler louable, beaucoup l’ont finalement considéré comme un coup de comm’, qui aura abouti à une réduction des moyens alloués aux Français de l’Etranger.