C’est un rapport remis par le député Frédéric Petit (MoDem) qui tire la sonnette d’alarme. Si à droite, le réseau a longtemps été fustigé pour sa lourdeur administrative, l’Education française à l’étranger est de moins en moins soutenue par l’Etat.
Relevant du ministère des Affaires étrangère, mais pilotée par l’Education Nationale, l’éducation publique en France, est payante à l’étranger. Ainsi, l’Etat autocentré, corporatiste et fonctionnarisé, a du mal à assurer les investissements nécessaires au développement du réseau, et s’est progressivement retiré. Les frais de scolarité sont, ainsi, de plus en plus élevés. Passant de 1 500 ou 2 000€, à plus de 20 ou 30 000€ l’année dans certains pays. Ce sont donc les familles qui portent majoritairement la charge de fonctionnement de ces établissements désormais. Une manière purement administrative, déconnectée des réalités, sans capacité de concevoir et élaborer des plans stratégiques de développement.
Ce magnifique instrument diplomatique d’influence à l’étranger est donc en train de se déliter. Et la gestion directe conventionnée et partenaire de l’AEFE se substitue au profit à une privation du réseau, sur le modèle des pays anglo-saxons, répondant à des logiques de clientèles ayant les moyens de scolariser leurs enfants. Un choix, certes, mais qui porte atteinte à l’universalité de notre Education, et plonge dans l’exclusion un grand nombre d’enfants français privés d’enseignement français dès lors qu’ils habitent à l’étranger.
Cependant, des dispositifs de soutien aux établissements français à l’étranger touchés par la crise sanitaire ont été décidés, lors du dernier Conseil d’Administration de l’AEFE, le 15 octobre dernier. Des mesures issues d’un amendement déposé par Mme Cazebonne et adopté à l’Assemblée Nationale lors de l’examen du PLFR3. Les établissements pourront ainsi être aidés dans 4 domaines :
Le renforcement de leur capacité numérique / l’accompagnement des élèves en difficulté / l’application des protocoles sanitaires / et la formation des personnels à l’enseignement à distance. Les dossiers peuvent donc être déposés pour l’un ou plusieurs des domaines énoncés. L’AEFE apportera donc un soutien à hauteur de 30% maximum des actions engagées, et pour un montant maximum de 100 000€ par établissement. Une adaptation de l’environnement éducatif au contexte permettra donc d’être au plus près des besoins des familles qui scolarisent leurs enfants. Les établissements ayant enregistré une diminution de plus de 5% des effectifs des niveaux homologués seront prioritaires pour solliciter une aide spécifique au titre du financement de la relance de leur activité. Et si ce soutien agira sur l’amélioration de son attractivité et de sa communication, il exclura leurs projets immobiliers. Les montants pourront s’élever jusqu’à 50% du montant des actions proposées pour un maximale de 150 000€, si l’effectif a baissé de 5%. Et jusqu’à 100%, pour un montant de 300 000€, si l’effectif a diminué de 25%.
Les établissements avaient ainsi jusqu’au 8 novembre dernier, pour remplir leurs dossiers.