Etablie chaque année par décret, la population française à l’étranger est ainsi passée d’1 775 875 à 1 685 638 personnes, soit une réduction des effectifs de 90 237 français. Les aides au maintien dans le pays de résidence, souvent tardives, n’auront donc pas suffit. Mais ce sont surtout les facilités accordées pour revenir en France qui ont pesé dans la balance.
Ainsi, les Français expatriés, rentrés en France entre le 1er octobre 2020 et le 1er avril 2021, bénéficient de l’assurance maladie et de maternité sans délai de carence. Les accès au RSA et aux APL ont également été simplifiées.
Et si on affine les statistiques, on se rend compte que les Français expatriés ont davantage fuis l’Amérique du Sud (7% de départ) et le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest (6%). Ce pourcentage n’est que de 4% en Asie, pourtant stigmatisée comme le centre de la pandémie et plus prompte à contrôler la COVID19. Par ailleurs, ce sont 10 000 Français qui ont quitté l’Europe centrale et de l’Est, qui a perdu son image d’Eldorado en plein boom économique depuis son intégration à l’UE. La faiblesse des aides locales et les replis identitaires dans ces pays ont joué en leur défaveur. Avec une seule exception en Europe : l’Allemagne.
Pire encore, on compte 16 000 départs de Français du Bénélux, notamment parce que nombre d’entre eux ont choisi de s’inscrire sur les listes électorales de leurs communes d’origine, lors des Municipales de 2020. Deux raisons peuvent cependant l’expliquer : le code électoral ne permet plus de voter aux Municipales en étant inscrit sur le registre consulaire depuis 2019 ; et la candidature de Gérald Darmanin à Tourcoing, alors qu’il était Ministre du Budget, en charge de la réforme fiscale des Français hors de France. Combien feront donc le chemin inverse, en cette année électorale pour les Français de l’étranger ? Réponse le 31 mars prochain, date limite pour s’inscrire sur les listes, en vue des élections consulaires…