Les deux motions de censure déposées par la gauche et le RN ont donc eu raison du gouvernement constitué il y a 3 mois. C’est celle du Nouveau Front Populaire qui a été adoptée, avec l’aide des voix du RN. Elle a recueilli 331 voix, alors que 289 suffisaient à faire chuter le gouvernement.
Une censure provoquée par l’utilisation de l’article 49.3 par Michel Barnier, pour engager la responsabilité de son gouvernement sur l’adoption du budget de la sécurité sociale. Désormais, il existe donc plusieurs options à Emmanuel Macron pour constituer un nouveau gouvernement. Soit prendre son temps, et laisser le gouvernement démissionnaire gérer les affaires courantes. Mais ce n’est pas celle qu’envisage le chef de l’État, qui aimerait nommer un nouveau premier ministre dès le début de semaine prochaine, selon son entourage. Notamment pour « calmer les marchés financiers ». Et face à la difficulté de nommer une personnalité issue de son socle composée des macronistes, des centristes et de la droite, Emmanuel Macron pourrait nommer un gouvernement technique. Les députés du Nouveau Front Populaire, eux, évoquent de nouveau l’idée de Lucie Castets, déjà avancée cet été. Dernière option, bâtir une large coalition. Mais difficile à réaliser tant chaque parti semblent divisés.
Et parmi les noms qui circulent, citons Bruno Retailleau, offensif contre l’immigration et qui pourrait donc convaincre Marine Le Pen de ne pas censurer. Mais aussi Gérard Larcher ou François Baroin, expérimentés, mais ancrés à droite. Mais aussi François Bayrou, qui a parrainé Marine Le Pen à la dernière présidentielle, ou encore le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, voire Roland Lescure, député des Français de l’étranger, installé en Amérique du Nord. Mais aucun nom de gauche ne circulerait dans l’entourage du Président de la République.
Et pour éviter une crise budgétaire, à la crise politique actuelle, le nouveau gouvernement devra présenter un budget d’ici la fin de l’année. Et pour s’éviter un nouveau blocage, ce gouvernement pourrait faire appel à l’article 47, pour promulguer son projet de loi de finances sur ordonnance, et donc sans vote. Les semaines à venir risquent donc d’être encore très agitées dans notre pays.