Durant mon séjour à Paris l’été dernier, parmi les nombreuses rencontres et échanges sur des sujets aussi variés que les personnes et les circonstances aient pu les susciter, une amie, soucieuse de bonne nourriture pour mon esprit, et prévenant ma velléité feinte de vivre dans l’oisiveté durant mon retour à Hong Kong (via Dubaï avec quelques heures d’attente), m’a offert un livre en déclarant : Je suis certaine qu’il te plaira.
Elle ne s’y est pas trompé, rien que le titre a fait briller mes yeux et donnait envie d’aller voir à l’intérieur.
Les titres sont en principe des portes d’entrée dans le contenu du livre, le code pour y entrer est à activer manuellement avec la main et de façon aérienne avec les yeux, une sorte de synesthésie dont il est abondamment question surtout dans la dernière partie du livre.
Le titre Les couleurs de nos souvenirs est alléchant pour les papilles gustatives de notre mémoire qui met en éveille les papilles d’un même mot (gustatives) pour non seulement savourer les goûts mais aussi et avant tout pour réjouir les yeux et leurs pupilles. Voir et sentir, revoir et ressentir, tel est le voyage dans lequel Michel Pastoureau fait embarquer ses suiveurs (followers) volontaires que sont les lecteurs de leur propre vie plus que de la sienne, qui n’en est qu’un prétexte (pré-couleur, faudrait-il dire ?) pour visiter son pays peuplé de couleurs afin que cela éveille chez le lecteur le désir d’aller dans le sien qui lui est propre. Et les couleurs des deux se superposant participent à la croissance, à l’enrichissement même de la palette de couleurs, chacun la sienne. Et si, je me pose la question, chacun de nous avait sa propre palette de couleurs, formant un arc-en-ciel qui lui est propre ?
De la Butte Montmartre de l’enfance de l’auteur, au village de mon enfance c’est très loin et tout près à la fois, et c’est sans doute un peu pareil pour chacun. Depuis, en spécialiste des couleurs, traquant à partir de sa vie et ses études leur présence et se risquant parfois à décoder leur pertinence qui se cacherait sous la symbolique, Michel Pastoureau s’impose en spécialiste dans le paysage scientifique, et au-delà, sur des sujets jugés pas vraiment d’intérêt majeur, même quelconque. Y compris par les éditeurs qui suivent les tendances imposées par les philosophes des cafés et autres faiseurs d’opinion, qui dans les années soixante/soixante-dix du XX siècle avaient pignon sur rue, celle de la modernité qui se respecte (qui surtout se fait respecter) à Paris et au-delà. Ainsi son livre sur les rayures a dû attendre 10 ans pour voir le jour dans les librairies, finalement traduit en plus de 40 langues.
Mon intérêt pour les couleurs en soi et pour leur utilité, que le livre a réanimé peut paraître aussi futile que contre-productif, ne menant à rien dans la réflexion à caractère sociétal des approches de la foi chrétienne que se veulent ces podcasts. Il y a plus grave comme sujet à traiter pour avancer sur le chemin de la foi, ou pour avancer dans la foi sur le chemin de la vie.
A de rares exceptions près, comme celle de l’arc-en-ciel, ou de la tunique de Joseph qui lui a value d’être vendu par ses frères jaloux, ou encore des champs dorés de blé dans la bouche de Jésus, la bible n’est pas très bavarde sur les références aux couleurs, les paysages et les objets sont décrits surtout en noir et blanc, monochromes, pour traduire la présence des ténèbres d’un côté et celle de la lumière (feu de dieu !?) de l’autre.
Les herbes fraîches des pâturages où le berger conduit ses brebis sont vertes et l’eau de source cristalline, donc sans couleur. Suivant la présence de la lumière, suivant la consistance matérielle du contenant et de sa (ses) chromatie(s), cette eau invite à y voir de toutes les couleurs, ce qui, en réfraction de lumière à l’image de l’arc-en-ciel, se traduit en musique sous forme d’une gamme chromatique, en montant et en descendant dans les demi-tons (une synesthésie toujours).
Les fleurs des champs qui d’après Jésus ne se soucient de rien symbolisent plutôt des mises en garde et exemples de ce qui peut déporter l’âme de l’essentiel qui est de faire confiance en toutes circonstances. La fleur connaît la valeur éphémère de sa beauté, elle sait aussi que ni la beauté, ni sa brièveté n’y sont pour rien. Avis aux amateurs du bel éphémère !
Rien que pour explorer la page de couverture du livre, restons encore quelques instants dans les aspects extérieurs du livre, car c’est riche d’enseignement. Sur le fond des triangles monochromes, un rectangle, positionné légèrement en biais de la droite en bas, vers la gauche en haut, traverse la page de couverture, tout en la débordant. Les deux parties extérieures suggérant d’être de la même forme à l’extérieur. Les couleurs débordent le livre, pas seulement la première page, tout comme la mémoire déborde les faits, et rien de ce qui n’est pas néant ou de la futilité impardonnable, car d’aucun intérêt, se trouve suspendu en l’air dans l’attente d’être recueilli par l’imagination et fixé, stocké dans la mémoire. (Cf. Max Bill, Die Farbe in natur, 1944)
Prix Medici essai en 2010, on y apprend, prix essai France Télévisions 2011. Point d’histoire au Seuil, collection, tout un programme.
Michel, bien qu’il soit celui de ma confirmation, le prénom de l’auteur est sans aucune couleur émotionnelle, aucun sentiment ni saveur n’y est attachée, même associée, ni dans mes souvenirs ni dans ma rationalité au présent. Visiblement, ce n’est pas le prénom qui attire mon œil, peut-être la facture chromatique y est pour quelque chose, non pas le prénom, mais le nom.
Pastoureau, j’y voyais déjà un pasteur en petit, mais celui de Wikipedia est un grand, spécialiste de l’histoire des systèmes symboliques et notamment de l’héraldique, de la sigillographie et des symbolismes des couleurs. Dans le symbolisme propre au surréalisme, dont il est proche par l’influence d’André Breton, ami de la famille, Pastoureau va m’accompagner en tourtereau des couleurs et de leurs résonances, audibles pour les yeux ou muettes pour le cœur, mais parlant à l’âme.
Pastoureau est le nom de la chanson de la littérature médiévale faisant dialoguer un chevalier avec la bergère, cela lui va comme un gant, et moi je comprends mieux mon attrait pour ce mot, qui n’a toujours rien perdu de sa résonance positive, en faisant le lien par son nom interposé entre la chanson de la littérature médiévale (un pastoureau) et les chants de Noël (kolenda en polonais) que l’on appelle aussi pastorałki, ces petits chants des pasteurs qui, de cœur et de joie à l’unisson avec les anges dialoguent surtout avec le ciel, tout en se rendant utiles comme heroldes pour délivrer le message aux hommes sur terre.
Pour en finir avec la page de couverture, ce ne sont pas les couleurs qui réjouissent mon regard, mais Pastoureau et la mémoire de ses (mes) couleurs. “Au commencement était le jaune”, le livre commence bien, en référence au gilet jaune d’André Breton que celui-ci portait immanquablement lors de ses visites dans la famille. Cela m’envoie, ou plutôt charge ma mémoire d’aller chercher dans mes archives la couleur jaune associée à ma vie, surtout aux deux extrémités, à mes commencements et dans ma vie présente.
La première couleur que ma mémoire a conservée et qui se donne à voir est aussi le jaune, mais pas celui du gilet d’André Breton, à moins que ce ne soit le nom donné au pelage velouté de velours mousseline recouvrant un poussin qui frappant à la porte de la vie casse la coque de son premier berceau, de son premier vaisseau. Quelle merveille que je suis, semble-t-il dire avant même de vouloir se blottir dans le creux des ailes de sa mère-poule.
Plus tard, je retrouverai ce jaune intense dans certains ornements catholiques que la solennité de la Vierge suppose, à moins que ce ne soit un bleu, un peu trop bleu à mon goût, ou encore des enluminures, y compris celles que Marc faisait à merveille à Groslay pour offrir aux catéchumènes le jour de la célébration du Crédo une copie sur papier puisé à la main, sous forme d’un rouleau élégamment retenu par un ruban.
Dans la même période, je retrouve ce jaune chez Van Gogh et Klimt, et tout récemment chez Ellworth Kelly, abstractionniste monochrome, l’œuvre majeur exposée à la fondation Louis Vuitton que mes anciens amis de Hong Kong m’ont donné l’occasion de visiter. On y voit le jaune peint sur une planche posée sur le sol, avec un éclairage qui permet l’irradiation de l’espace par le jaune se détachant de son support et qui désormais vit sa vie aérienne. Comme pour Pastoureau, “André Breton restera toujours associé à une certaine nuance de la couleur jaune”, Kelly pour moi, qui comme pour Pastoureau, Breton et leur surréalisme “est jaune, d‘un beau jaune, lumineux et mystérieux” (p. 21)
L’usage de couleurs fait que le plus souvent certaines couleurs sont associées.
Cela se voit sur les drapeaux dont chacun représente un pays en particulier, mais aussi les marques de bien de consommation de toutes sortes qui se disputent l’exclusivité sur l’éventail des couleurs, et c’est selon le principe, le premier venu, le premier servi.
Rien d’étonnant que pour les derniers, pour se distinguer, ils recourent aux symbolismes héraldiques dont la noblesse autrefois était signifiée presque exclusivement de la sorte. Entre le blanc et le rouge du drapeau polonais et celui de Monaco ou encore d’Autriche et le blanc et le rouge en deux drapeaux séparés des juges pour valider ou invalider une épreuve, tout est question de convenances et rien n’est laissé au hasard. Les toréadors et surtout les taureaux le savent, quand il n’y a que du rouge, cela appelle à d’autres effusions de cette même couleur.
Entre le blanc et le rouge, personnellement je préfère le bleu, plus conciliant, moins agressif comme le rouge peut l’être (c’est pareil pour les vêtements rouges qui sont pour se faire remarquer) et plus parlant que le blanc qui, facile à salir, dans sa naïveté cherche l’innocence de la pureté sans jamais y parvenir vraiment. Hélas, le bleu, aux dires de Pastoureau, est dans la seconde moitié du XX siècle surtout (?) plutôt dévalorisé, alors qu’il se porte très bien devant les caméras surtout pour les yeux bleus que les Romains considéraient comme une tare, aujourd’hui on dirait, génétique.
A côté de mon jaune, il y a donc une deuxième couleur qui n’est pas forcément à mettre ensemble (d’autres comme Kelly s’en chargent) est donc le bleu, à moins que ce ne soit le vert. Le premier jour de l’école, une fois rentré à la maison, ma mère me demande comment s’appelle l’institutrice. Elle devrait le savoir, mais peut-être moi-même je mélange les situations et au lieu d’y voir ma mère c’était plus tard mon cousin souvent présent à la maison ou un autre adulte quelconque. J’ai répondu que je ne le savais pas, mais elle avait un pull bleu, à moins que ce ne soit vert, je me souviens de la forme, boutonné avec un col en V, bleu ou vert, non vert, j’entends dans mes oreilles ma réplique, oui vert, mais pas grave, le bleu restera parmi mes préférés.
Bon, allons au vert avec du bleu, celui des jeans, dont tout le monde raffole au bon milieu du XX siècle et bien plus tard. N’est pas bleu qui veut, le vrai, indigo, celui de Gênes (d’où le nom de la marque, au demeurant bien américaine). Indigo, surtout délavé, car avec le jeans nous entrons dans la civilisation des déchets affichés jusqu’aux trous dans les pantalons, Tee-shirts etc. D’utile comme la toile de jute, dont la solidité a fait ses preuves depuis les Égyptiens et les civilisations d’Asie, depuis que le lin et le chanvre (cannabis, mais pas tout à fait pour le même usage, même si…?) ont su s’adapter aux techniques les transformant. Tressés, non, tissés (le canevas fait différence), ils donnent une solidité contre laquelle même les tempêtes de sable ou la fureur de Leviathan souvent ne peuvent rien. Ils peuvent contenir des charges considérables, produits de la nature inanimée ou fruits de la terre et du travail des hommes.
Les toiles de jute sont pour la plupart couleur de sable. Le lien avec la terre est trop fort pour les citadins qui veulent s’en affranchir, tellement vivante est la mémoire de leurs ancêtres qui y galeraient. Les nouvelles galères dans lesquelles on embarque dans la vie citadine c’est nettement mieux, certes une jungle, mais c’est plus amusant, et si on veut on peut s’en sortir, il faut seulement trouver un logo et porter haut ses couleurs.
Jusqu’à la fin du Moyen-Âge les rayures symbolisaient exclusivement toutes sortes de galères (concentrationnaires, pénitentiaires, maritimes etc.) et aujourd’hui encore (les daltoniens de Lucky Luke en sont pourvus). Désormais, elles cohabitent avec celles des écoliers habillés en tenue de marin ou pour la nuit dans un pyjama. Heureusement, en dormant on avait les yeux fermés, zippés comme les jeans de nouvelle génération, incapables de contempler de telles “lignes de la vie”, dont la certitude de l’endurance ne fut jamais garantie. Les bonnes rayures apparaissent de la fin du 19è siècle, mais difficile de mettre dans la même catégorie les mafiosi New Yorkais qui les affichent fièrement et les républicains espagnols qui en portaient parfois, dans les deux cas la guerre est au bout des manches (retroussées ou pas).
Sur ma première photo d’école je suis en tenue de marin avec des rayures, seulement le collier, que je n’aimais pas. Ainsi vêtu, je me trouvais comme dans un déguisement de mauvais goût. La mer, je ne l’avais jamais vue et je n’avais aucune idée du bleu de l’eau qu’elle pouvait contenir. Seulement celui du ciel. Je me souviens très précisément du monsieur équipé d’une boîte noire, boîte que l’on appelle appareil pour faire des photos, (depuis j’avais compris qu’il y avait toutes sortes de boîtes noires, y compris celle de “pont d’or”). Le photographe lui-même était en tenu terne, sans couleur donc (c’est ma mémoire qui parle, invérifiable). Je me suis demandé alors si au moins lui avait déjà vu la mer, mais il n’était pas de mise de lui poser une question aussi déplacée, et puis qu’est-ce que j’avais à faire avec la mer qui pour moi n’avait aucune consistance. Alors que la terre et donc le ciel, oui.
Le bleu du ciel de mon enfance gagnait peu à peu sur la noirceur des ténèbres qui pointaient chaque fois lorsque les couleurs disparaissaient sous mes paupières, c’est l’époque d’après-guerre, qui heureusement dans la vie quotidienne, (plutôt dans la quotidienneté du dimanche) fut marquée par l’abandon successif du noir au profit du bleu. Tout le monde s’y met, surtout ceux en uniforme : “les marins donc, (dont enfants nous étions vêtu de leur couleur-RK), les gardes champêtres, les gendarmes, les policiers, les pompiers, les douaniers, les postiers, certains militaires, la plupart des pensionnaires de collège et de lycée, les louveteaux (je n’ai pas vérifié, mais j’ai un léger doute-RK), les scouts, les premiers sportifs et même, à des dates plus récentes, un certain nombre d’ecclésiastiques.” (Pastoureau, p.27). Moi-même j’ai dû sans trop le savoir bénéficier d’une telle évolution en gardant mes chemises et pulls bleus et même un costume taillé sur mesure récemment. Aucun rapport avec le sang bleu, pas de leucémie à l’horizon.
Cette abondance du noir (bien circonscrit tout de même), se laisse voir dans le glissement de l’usage du vêtement liturgique, qui du noir pour les funérailles (en occident, alors qu’en Orient il est blanc) passe vers le violet, couleur symboliquement plus chrétien, car bien que le futur moribond soit éprouvé par l’”effusion” du sang que le trépas occasionne, le violet le relie à la vertu d’espérance. Et, sous forme d’une anecdote qui est bien révélatrice, dans certains diocèses aux États-Unis il est d’usage de porter le col romain uniquement avec une chemise noire. En se présentant en chemise claire, un prêtre nouvellement arrivé, en a eu pour ses frais.
Le classement social ou autre par couleur n’est pas étranger à l’Église catholique, même si le noir, signe de pouvoir (pas seulement dans l’Église) domine, par exemple l’habit du pape est blanc et ce depuis plusieurs siècles, son pouvoir est signifié à contre-pied (chercher la référence au trône du Golgotha), la soutane dans sa forme actuelle datant du XVI siècle, lorsqu’un dominicain élu comme pape (Pie V) a tout simplement conservé son habit de l’Ordre de prêcheurs.
« les bénédictins étaient en noir, les cisterciens en blanc, les dominicains en noir (par-dessus-RK) et blanc (la soutane donc-RK) et les franciscains qui refusaient de teindre la laine et qui visaient pour leur robe le degré zéro de la couleur, étaient malgré eux qualifiés par les laïcs de “frères gris” »(p. 45). Les pallotins en noir, la soutane du diocèse de Rome, mais en blanc pour les missionnaires partis pour les tropiques.
Avec l’arrivée de l’imprimerie, l’utilisation de la couleur, si abondante dans les images médiévales, cède la place au noir et blanc. Cela provoque des controverses qui se poursuivent jusqu’à nos jours. La couleur est un accident (selon la terminologie aristotélicienne) donc non essentielle pour relever et décrire l’identité propre, particulière d’un objet, ou au contraire la révèle, car seule la couleur peut atteindre la vérité des êtres et des choses. Si l’on sait de quelle couleur est peinte la terre et l’univers, on n’est pas sûr de savoir cela pour le ciel, le blanc éblouissant, même pas aveuglant pour les yeux de l’âme qui en rien ne doit troubler son repos éternel, suffirait-il ? Aux spécialistes d’y répondre, je reste avec les couleurs, dont les anges sont à ma connaissance dépourvues, que j’ai espoir de transporter là-haut et en voir même d’autres, bien meilleures. Le ciel serait-il alors comme un Photoshop ? à vérifier ! Mais les couleurs y seront présentes, c’est sûr !
Ce qui m’en convint, c’est le repas sur la haute montagne (figurant le ciel) où les mets succulents et la boisson abondante ne seraient être dépourvus de couleurs, lesquelles pour les boissons, vin blanc, rouge ou noir, suivant les couleurs d’étiquettes ainsi colorées. Et depuis, même dans le ciel, personne n’aurait plus jamais envie d’appeler le vin jaune ou un raisin violet. Blanc, rouge et noir ne sont pas loin du bleu blanc rouge, après tout remplacer le noir du pouvoir terrestre par le bleu du pouvoir céleste, surtout associé au blanc de la papauté gallicane, le rouge assurant la transition, ne peut faire de mal à personne. Ainsi les feux tricolores, – les ancêtres de la navigation maritime et ferroviaire étaient rouge et vert (et cela cartonne encore aujourd’hui dans les compétitions sportives) -, sont installés partout même aux portes du ciel bleu et blanc avec un atermoiement divin pour le paradis et le rouge pour les enfers sans hésitation.
Il reste le rouge et le noir de Stendhal qui avec la destinée de Julien Sorel intrigue, est-ce le noir pour le bourreau et le rouge du péché, ou l’inverse, cela n’ajoute rien au constat d’une présence des couleurs qui tiennent le haut du pavé de la destinée tragi-comique des humains qui désirent se regarder dans le prisme de l’arc-en-ciel. Souvent sans savoir que cela les conduira sur le chemin qui leur révélera une vie haute en couleurs.
Et pour les coloriages, laissons les enfants faire comme ils veulent.
Et peu importe si la nature habille ses ressortissants aux couleurs de printemps ou d’automne. De la beauté, il y en a partout, même dans le jardin d’hiver d’Henri Salvador. Les couleurs chaudes ne sont jamais loin, la vie non plus.