Premier enseignement, c’est une femme qui devient ministre des Français de l’étranger. Il s’agit de Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, fidèle du président du Sénat, Gérard Larcher, malgré le fait qu’elle ait claqué la porte des LR en juin dernier après la stratégie d’alliance avec le RN voulue par Eric Ciotti. Elle a été élue au Palais du Luxembourg dès 2011, et est ingénieure en agriculture de formation. Mère de 3 enfants, elle a également été maire de la commune d’Aubergenville (Yvelines), et président de l’observatoire Territorial, engagé dans l’innovation territoriale, d’où une expérience certaine dans le tourisme et le commerce extérieur. Sophie Primas a également été présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, pendant 6 ans. Là où la nouvelle ministre est le plus attendue, c’est sur le commerce extérieur, le point faible de l’économie française qui entraîne de lourds déficits de notre balance commerciale depuis des décennies. D’autant que Sophie Primas est connue pour son opposition vigoureuse au traité UE-Mercosur, qu’elle qualifiait de « rouleau compresseur agricole ». Très critique sur l’envolée du déficit commercial, la sénatrice a également ciblé à de multiples reprises la stratégie énergétique sous Emmanuel Macron, et l’indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires au moment de tensions sur le marché des hydrocarbures. Sophie Primas trouvera aussi sur son bureau des dossiers qui touchent au quotidien de nos concitoyens. Des lycées à la santé, en passant par la culture, la protection sociale et le statut de la résidence en France, des sujets qui sont en souffrance désormais depuis plusieurs mois.

Un gouvernement dans lequel Sophie Primas trouvera aussi deux parlementaires des Français de l’étranger. Anne Genetet devient, en effet, ministre de l’Éducation Nationale. Il s’agit de l’invitée surprise de dernière minute, largement poussée par Gabriel Attal. Cette médecin, devenue journaliste médicale en 2000, rejoindra Singapour en 2005, pour travailler dans une société spécialisée dans la prévention médicale et la sécurité. Elle rejoindra En Marche dès sa création, en 2016, et sera élue députée d’Europe de l’Est, d’Asie et d’Océanie l’année suivante. Elle siègera dans les commissions de la fiscalité, avec un projet de refonte du système d’imposition en souhaitant le simplifier. Puis elle se penchera sur les questions de la défense nationale et des forces armées. Ce sont désormais de grandes responsabilités qui se présentent à elles, avec un ministère qui représente 6,8% du PIB français et un budget de 168 millions d’€, 12 millions d’élèves et 1 million d’enseignants. 

Elle sera accompagnée, dans ce gouvernement Barnier, par Marc Ferracci, qui succède à Roland Lescure au ministère de l’Industrie. Une véritable ascension, pour celui qui était professeur en sciences économiques à l’Université Panthéon-Assas, et engagé aux côtés d’Emmanuel Macron, seulement depuis 2017. Après avoir été conseiller spécial au ministère du Travail, ponctué par les réformes de l’apprentissage et l’assurance chômage, il deviendra également conseiller d’Emmanuel Macron à l’action du plan de relance. Puis député de la 6è circonscription des Français de l’étranger, englobant la Suisse et le Liechtenstein. Il aura désormais en charge la tutelle des réseaux des chambres de métiers et de l’artisanat et des chambres de commerce et d’industrie. Il exerce donc les attributions relatives à la création d’entreprises et à la simplification des formalités leur incombant. Marc Ferracci est en tout cas connu pour ses capacités d’écoute et d’adaptation. Il pourra le prouver une nouvelle fois dans ce gouvernement composé de 19 ministres de plein exercice, 15 ministres délégués et 5 secrétaires d’Etat.