Élections législatives sur la 11ᵉ circonscription des Français de l’étranger. Suite de nos rencontres avec les candidats.
Aujourd’hui, Pierre Brochet, candidat du Rassemblement national pour cette 11ᵉ circonscription. Installé en Malaisie, Pierre Brochet se présente avec Eric Miné, conseiller des Français de l’étranger pour la Thaïlande et la Birmanie.
Q : Comment pensez vraiment pouvoir faire une campagne en si peu de temps ?
Nous avons le bénéfice d’un élan patriotique indéniable et le support d’une union nationale officielle reconnue qui a été forgée entre Jordan Bardella et Mr Ciotti, président des Républicains, avec l’appui de Marion Maréchal.
Il est indéniable que l’élan électoral est là. La campagne électorale est très, très courte. Cependant, grâce à des médias comme le vôtre, nous avons la possibilité d’expliquer ma candidature et notre programme. C’est à confirmer, mais j’envisage aussi des voyages dans les pays, les plus proches de moi en début de semaine, le plus rapidement possible, pour aller à la rencontre de nos compatriotes et leur expliquer les grands enjeux de ces élections.
Q : Alors vous parliez, D’accord. Donc aujourd’hui, votre candidature, elle s’affiche sous la bannière du Rassemblement national, sous la bannière de LR version Ciotti et avec le soutien de Marion Maréchal. Tout à fait.
C’est une candidature pour un gouvernement d’union nationale qui est le fruit d’un accord explicite entre le Rassemblement national et le président Eric Ciotti, président des Républicains, avec le soutien de Marion Maréchal. C’est la seule union nationale qui soit l’Union qui permettra à Monsieur Bardella de constituer, avec une majorité absolue au Parlement, un gouvernement qui sera capable de mettre en place immédiatement des réformes urgentes, pour alléger en particulier le poids financier de l’énergie sur le dos de nos compatriotes, immigration et sécurité également. Ensuite, à la rentrée, le temps des réformes viendra où nous pourrons commencer à travailler sur le fond de toutes les réformes qu’il faut mettre en place.
Q : Alors vous nous parlez effectivement d’union des droites avec les soutiens que vous avez sur la circonscription. Quinze candidats sur la circonscription. Sur les quinze candidats, un grand nombre de candidats qui se réfèrent au patriotisme, à la droite nationale. Qu’est-ce que vous avez à dire ?
Vous avez totalement raison. La dispersion du vote est un grand risque. Il y a un grand nombre de candidats aussi bien à gauche qu’à droite. Il n’y a qu’un seul candidat qui représente l’Union nationale et qui permettra une majorité à l’Assemblée nationale.
Ne perdons pas de vue que si on arrive à une majorité absolue serrée, par exemple à 289 députés, y compris des députés électron libre qui se permettent de dire à la fois qu’ils n’aiment pas les partis mais qu’ils s’engagent à voter avec les partis et qu’à chaque vote ils feront non pas un chantage, mais ils négocieront leur vote à chaque occasion.
Ce serait absolument contraire aux désirs des Français qui veulent véritablement un changement majeur dans l’orientation de la politique du pays. Et ce serait donc totalement contre-productif.
Donc, toutes les candidatures que j’appellerais des candidatures de division sont de grands risques pour obtenir l’alternance que les Français demandent, également un risque évident de laisser la place à la députée sortante et aux députés représentant l’extrême gauche et ses alliés.
Q : Je reviens sur cette campagne express. N’avez-vous pas le sentiment de priver un peu les Français de débat pour faire un choix de société ?
Le tempo de ces élections législatives anticipées n’est pas de notre fait. C’est ce qui a été décidé par le président Macron pour des raisons qui lui sont propres et qui ne sont pas forcément dans l’intérêt du pays, en tout cas de l’intérêt de la paix sociale.
Ceci dit, l’élan et l’alternance sont en préparation depuis longtemps, depuis au moins un an, sinon plus. Il est évident que les Français, à travers les consultations précédentes, ont exprimé le souhait de voir un changement radical dans l’orientation politique du pays. Et donc oui, la campagne est courte, difficile, mais je pense que les Français sont bien au courant des propositions et des enjeux. Nous sommes là pour les rappeler et les expliquer.
Q : Concrètement, sur cette élection. Si vous êtes élu député de cette circonscription, quelle est la réforme principale ou prioritaire pour les expatriés que vous allez proposer ou mettre en avant ?
Les réformes dont les Français de l’étranger ont besoin sont dans la pratique un peu différente, mais dans l’esprit totalement en accord avec les changements nécessaires à la politique en faveur des Français de métropole, c’est à dire une fiscalité plus juste, le rétablissement des services publics et le soutien à l’activité économique qui sont absolument importants.
Sans croissance, il n’y a pas d’enrichissement du pays.
Donc, pour ce qui concerne les Français de l’étranger, comme vous le savez, il y a quelques années, la députée sortante a été à l’origine de changements drastiques dans la fiscalité des Français de l’étranger qui ont mené à une sur fiscalisation des Français de l’étranger. Il faut absolument revoir cela et trouver des solutions fiscales beaucoup plus juste. Et de la même manière, sur la taxation de l’immobilier et des résidences de repli.
Concernant les services publics, les priorités ne sont pas exactement les mêmes. Mais tout Français, même à travers le monde, a affaire au service public de l’État. Pour nous, ce sont essentiellement les services publics consulaires et les écoles françaises agréées ou dépendant du ministère. Là encore, il y a beaucoup d’efforts à faire. Il y a beaucoup de changements ou de révision à faire de ce qui a été fait pendant sept ans.
J’ai récemment assisté à la commission des bourses scolaires pour le lycée français de Malaisie et j’ai été frappé de voir à quel point les bourses se contractaient, des gens qui, pendant la scolarité de leurs enfants jusqu’à présent, avaient le bénéfice de bourses, même parfois pas très grandes, qui tout à coup disparaissent. Ce sont des gens qui sont là pour plusieurs années au long terme, qui ont peut-être bénéficié de bourses pendant trois ou quatre ans, et tout à coup, coup d’arrêt, il n’y a plus rien.
C’est tout à fait dommageable et je pense que nous devons restaurer l’équité des Français de l’étranger avec l’équité des Français de France. L’École publique est publique et quasiment gratuite, à part les frais de scolarité, ce n’est pas du tout le cas, bien entendu, comme vous le savez, pour les Français de l’étranger, en particulier ceux de la 11ᵉ circonscription, le traitement fiscal et le traitement de financement des études pour l’enseignement de leurs enfants me semble injuste par rapport aux Français de France.
Q : Localement sur la 11ᵉ circonscription. Est-ce qu’il y a des sujets, des dossiers que vous souhaitez vraiment mettre en avant ?
La 11ᵉ circonscription a une particularité, elle est très grande, mais aussi très éloignée de la métropole. Et j’ai constaté au fil des années que nos compatriotes, qui sont tous des pionniers à leur manière. Quand tout va bien, tout va bien. Quand les choses difficiles commencent, la précarité tend à aller de manière exponentielle et les coûts pour résoudre les difficultés sont très grands. C’est le cas de retraités qui ont du mal à percevoir leur retraite. C’est le cas de conjoint qui arrive, marié en expatriation et malheureusement le divorce intervient et il se retrouve soit coincé dans la 11ᵉ, soit obligé de retourner en France dans des situations de logement et professionnelles précaires. Donc il y a énormément de choses à faire que je pense.
Nos expatriés d’Europe au sens le plus large, sont peut-être moins exposés à ce genre de risque et donc nous devons avoir une attention toute particulière pour les Français qui sont loin de la métropole, qui sont dans des grands pays et parfois très loin des consulats.
Je crois que la solidarité nationale doit s’exprimer plus pleinement pour tous ces Français qui sont, qui ont fait des grands efforts pour s’expatrier et qui méritent, au même titre que tous les autres, la protection de l’État.
Q : Votre candidature va-t-elle avoir un impact sur votre action associative et sur votre activité professionnelle ?
J’ai la chance de pouvoir travailler à mon propre compte et donc d’être capable de moduler mon engagement professionnel selon les besoins de mes autres engagements. Il est évident qu’une fois député à l’Assemblée nationale, je mettrai, sinon en sourdine, peut être complètement à l’arrêt, mes activités professionnelles d’avocat.
Et pour ce qui concerne mes activités dans la vie associative au service des Français, je ne pense pas. C’est quelque chose dont je discuterai avec cette association en particulier. Mais dans la manière dont je travaille, on ne mélange pas la politique et le travail social.
Je serai tout à fait disponible à continuer ma mission au sein de cette représentation en Malaisie.
Dès ma candidature, j’ai pris contact avec l’association et de manière volontaire. Je pense que c’était tout à fait normal. Je me suis engagé à me mettre en retrait de mes fonctions de président de la représentation ici en Malaisie, et j’ai même mis un coup d’arrêt aux événements que j’étais en train de préparer pour cette période électorale. Ça me paraissait être tout à fait normal et la moindre des choses.
Q : Si vous aviez aujourd’hui. Un message à transmettre aux électeurs de la 11ᵉ circonscription pour qu’ils votent pour vous. Quel serait ce message ?
Le message est simple, les Français, d’une certaine manière, ont commencé à traverser la rivière. Ils l’ont fait à travers leur vote pour les élections européennes. Nous avons l’avantage d’avoir des élections législatives qui sont, d’une certaine manière, en tout cas, le premier tour sera presque le deuxième tour des élections européennes et donc la traversée du gué est entamée. Il faut aller jusqu’au bout et il faut prendre garde à ne pas être divisés et ne pas donner crédit aux candidats qui, sous prétexte de parler à untel ou untel, prétendent avoir leur soutien. Alors voilà, je mets en garde nos compatriotes. Comprenez bien que, à défaut d’une majorité qui permettra à un gouvernement de prendre les mesures d’urgence et d’entamer les réformes nécessaires, il n’y aura pas de changement et même il y a un risque sérieux et imminent de chaos avec possiblement un Premier ministre qui s’appellerait Monsieur Mélenchon.