Si le Budget 2024 de la Nation est présenté chaque automne, plusieurs projets concernent les Français de l’étranger. C’est donc leurs de la 39è session de l’AFE, que les 70 représentants des Français de l’étranger ont rendu un avis, dans une commission transpartisane. Et pour eux, le gouvernement doit faire mieux, car ce budget 2024 n’est pas en adéquation avec les ambitions annoncées.

Ce sont 21,5M€ qui sont donc consacrés aux Français de l’étranger, avec le plus gros poste de dépenses pour l’action Sociale directe, qui s’élève à 16,16M€. Si les fonds qui seront consacrés aux Français de l’étranger sont en augmentation de façon significative, c’est avant tout à cause des hausses de contributions internationales et européennes conséquences des effets d’une inflation galopante. Car s’il y a une augmentation globale du budget, il y a de nombreux parents pauvres. Et parmi ces derniers, beaucoup concernent le soutien et l’accompagnement des expatriés.

118M€ seront consacrées aux bourses scolaires. Auxquels il faut ajouter 1,5M€ pour les bourses AESH, et 1M€ pour le Pass éducation langue française. Soit une enveloppe totale de crédits d’aide à la scolarité qui passe donc de 106 à 121M€ en un an. Hors, le budget 2024 s’aligne sur les dépenses réelles et non celles budgétées pour 2023. Une réalité que le ministre des Français de l’étranger, Olivier Becht, avait annoncée dès l’ouverture de la 39ème session en indiquant que le budget « ne pourra pas suivre le rythme de l’inflation mondiale ».

En revanche, il est constaté un sous-financement de la Caisse des Français de l’Étranger. Et si la capacité financière de la sécurité sociale des expatriés n’est pas, à court terme, remise en cause, la baisse de ses réserves pourrait devenir un souci. Car si globalement, l’institution est à l’équilibre, comme l’obligent les textes qui la régissent, le coût de son volet « aides sociales » n’est que faiblement compensé par l’Etat. Les 380 000€ affectés dans le budget 2024, ne représentent qu’un tiers des dépenses. 

Concernant les services publics consulaires, les expatriés attendent que les consulats proposent les mêmes services qu’une mairie. Hors, en 2023, sur les 100 postes créés, seulement 18 ont été affectés au renforcement des services publics consulaires. Et l’effort est donc porté majoritairement sur le déploiement des nouveaux services numériques comme France Consulaire.

Enfin, concernant le rayonnement culturel français, la somme réservée à l’AEFE s’élève à 455M€, contre 447 en 2023. C’est augmentation d’1,8% est bien loin de l’inflation. On retrouve ici, les subventions liées aux Alliances françaises et aux Instituts français. Les Alliances française voient leurs subventions passer de 7,2 à 8,7M€, soit en-dessous de l’inflation, alors que l’Institut français perçoit des subventions stabilisées à 28,3M€. 

Dans leurs conclusions, les membres de la commission, suivis par l’ensemble des représentants des Français de l’étranger, proposent de changer de paradigme et d’avoir une vision pluriannuelle, avec une Loi de Programmation pour l’Action Extérieure de l’Etat. Affaire à suivre.