Un phénomène qui existe depuis le 19è siècle, et alors que le 60è Salon de l’Agriculture s’est ouvert samedi, la grogne vient de toutes les filières.
Concernant cette expatriation, l’Ukraine et ses 41 millions d’hectares de terres agricoles, est le nouvel Eldorado des céréaliers français. Pourtant, ces terres ne sont disponibles qu’à la location. L’un de ces Français, Jean-Paul Kim, loue ainsi 10 000 hectares de terres, soit la superficie de Paris. Le coût de production des céréales est 2 à 3 fois moins chers qu’en France.
Autre marché ouvert aux agriculteurs français : l’Amérique du Sud. Un phénomène illustré par l’émigration de paysans bretons, savoyards et de la Beauce, au 19è siècle, pour rejoindre l’Argentine, le Paraguay, ou encore le Chili. Un transfert de savoir-faire en dehors de tout accord global. Un phénomène qui se poursuit aujourd’hui, comme c’était notamment la cas en 2020 dans la Province du Tucuman (nord de l’Argentine). Le syndicat viticole « Saumur-Val de Loire » a créé un partenariat de formation professionnelle autour de l’oenotourisme. Au Chili, c’est la sylviculture qui aiguise l’appétit des Français. Notamment aidée par la campagne de soutien encouragée par le gouvernement local. Un succès qui vient notamment de la culture latine que nous partageons, et donc de l’amour des arts de la table, en même temps que la vision d’un monde à venir sur un mieux vivre ensemble. Cela se base donc sur le vin, les spiritueux, mais aussi les olives. Des produits qui pourraient bénéficier de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Des taxes de 27% sur le vin, 20% sur le chocolat, et 20 à 35% sur les spiritueux sont prévus. Des quotas seront également imposés : 99 000 tonnes de viande bovine, 100 000 tonnes de volailles, 180 000 tonnes de sucre, empêchant une déferlante nuisible pour nos agriculteurs.
Des accords qui devraient également être mis en place avec 54 États africains et leurs 2,5 milliards d’habitants en 2050. En 10 ans, les importations de l’Europe en produits africains sont passés de 7,2 à 12, 7 milliards de dollars. En 2022, l’étude de Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France montre que les filières françaises de lait, porc et volaille de chair exportent essentiellement des produits non conformes aux normes européennes. Pour compenser, la France importe, donc, des produits de bonne qualité pour la population française. Ce qui est un « non-sens » pour ces ONG. Les industriels français vont également chercher les fleurs, pour fabriquer les parfums. Des programmes soutenus par l’Union européenne et la Banque mondiale. Des pays africains, de plus en plus sensibilisés aux enjeux sociaux et écologiques de la production agricole.