Ils sont épuisés par les normes en hausse, les rémunérations en baisse, l’explosion des charges et un manque de reconnaissance. En 30 ans, le revenu net de la branche agricole a chuté de 40%, rappelle Europe1. Or, la bataille des grandes surfaces pour tirer les prix vers le bas, ne correspond pas aux investissements des agriculteurs pour produire de l’excellence.
Le président des Jeunes Agriculteurs aimerait que la Loi EGALIM, qui prévoit que les prix pays aux agriculteurs tiennent compte de leurs coûts de production, soit appliquée. Et parmi les nombreux griefs, les importations agricoles en forte hausse, notamment en provenance de l’Ukraine, ne font que renforcer la colère.
Des agriculteurs qui réclament également une limitation de la hausse du gazole non-routier, appelé aussi le GNR. Ce-dernier ne fait plus l’objet d’une exonération fiscale depuis le 1er janvier, et pèse donc lourd sur le quotidien des agriculteurs.
Les syndicats agricoles dénoncent également la lenteur du gouvernement à mettre en oeuvre la simplification administrative promise. Les agriculteurs réclament en effet moins de normes. L’exemple des haies est criant. Selon le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, il y a « 14 textes réglementaires » pour implanter une haie, ce qui freine les agriculteurs, malgré les vertus contre l’érosion et pour la biodiversité. La surtransposition des normes européennes est aussi un vrai problème. Par exemple, un agriculteur polonais dispose de 450 molécules dans son catalogue, contre 300 pour un Français. Et quand les Polonais pourront utiliser des néonicotinoïdes, les Français ne le pourront pas. Ils n’auront donc pas de moyens de lutter.
Enfin, l’accès à l’eau et les quotas d’irrigation sont dans le viseur. Les agriculteurs réclament un assouplissement des règles relatives à l’usage de l’eau. Les zones humides représentent 29% de la surface agricole utile de la France, contre 2% au Danemark par exemple.
Les agriculteurs attendent donc une loi d’orientation promise par Emmanuel Macron, afin de continuer à nourrir les Français, et surtout donner une visibilité pour les jeunes de 20 à 30 ans qui souhaitent s’engager.