Origines, coutumes, rituels religieux…

Article de Malo Tresca pour le journal La Croix

Durant ces festivités qui s’étalent traditionnellement sur deux semaines, des pratiquants bouddhistes, taoïstes et confucianistes d’Asie et d’ailleurs se retrouvent autour de nombreux rassemblements familiaux, culturels et religieux.

 

► Quelles sont les origines du Nouvel An chinois ?

Quelques semaines après le Nouvel An occidental, celui chinois – aussi connu sous le nom de Fête du printemps – est traditionnellement célébré entre le 21 janvier et le 20 février, en suivant la date du premier jour du calendrier lunaire instauré au XXIe siècle avant Jésus-Christ.

Son histoire puise ses origines dans plusieurs récits du folklore chinois, dont le principal raconte qu’un démon – baptisé Nian Shóu – avait coutume d’attaquer et de dévorer des villageois dans la nuit du premier jour de l’année.

Selon ces croyances populaires, les habitants auraient toutefois découvert que la créature craignait la lumière, le bruit et la couleur rouge. Pour l’éloigner, ils se seraient mis à allumer à cette date des torches et à faire exploser des feux d’artifice, des moyens de défense repris aujourd’hui comme emblème des réjouissances.

Les festivités du Nouvel An chinois s’achèvent au bout de deux semaines, lors de la pleine lune. À l’instar de ceux du zodiaque pour l’Occident, il existe 12 signes chinois. En Asie, ces derniers sont représentés par des animaux : le cochon, le rat, le buffle, le lapin, le tigre, le serpent, le dragon, le singe, la chèvre, le cheval, le chien et le coq. Mais à la différence de l’astrologie classique, les signes chinois ne se déclinent pas en mois, mais en année. Cinq éléments se couplent encore à ces 12 signes : le bois, le feu, l’eau, la terre, le métal. Suivant ce schéma, ce 1er février 2022 marque ainsi l’entrée dans l’année du Tigre d’eau.

 

► Quelles sont les symboliques religieuses de cette fête ?

Les 12 animaux du zodiaque chinois sont eux-mêmes tirés de plusieurs légendes, dont l’une bouddhique. L’histoire raconte que, à l’occasion de la nouvelle année, Bouddha – de son vrai nom Siddhārtha Gautama, fondateur au VIe ou au Ve siècle avant notre ère de la première communauté de moines errants dans le nord de l’Inde – aurait en effet invité tous les animaux du royaume à le vénérer. Seuls les 12 ci-dessus se seraient présentés, et le religieux leur aurait attribué à chacun une année les mettant à l’honneur pour les en remercier.

Plusieurs rituels religieux issus du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme ponctuent aujourd’hui ces festivités pour chasser les mauvais sorts. 

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Dans la tradition chinoise, les familles pratiquent, au premier jour du Nouvel An, un hommage aux ancêtres, durant lequel elles font des offrandes (fruits, gâteaux, vin…) en mémoire des défunts. Elles allument alors de l’encens et des bougies rouges en signe de gratitude pour leurs aînés et pour marquer leur reconnaissance envers les divinités. Au deuxième jour, elles vouent encore un culte au dieu de la Richesse, pour améliorer leur situation financière.

 

► Quelles sont ses autres principales coutumes, dans le monde et en France ?

Pendant les festivités, l’ambiance est à son apogée lors du défilé de la danse du dragon, qui fait avancer un déguisement de plusieurs dizaines de mètres de long. À la fin des réjouissances, la Fête des lanternes illumine les villes. Des lampions sont alors accrochés aux maisons dans les rues. Cette fête est très célébrée dans l’empire du Milieu, mais aussi dans tous les pays asiatiques (Corée du Sud, Indonésie, Malaisie…) comptant une importante diaspora chinoise. Elle est aussi très suivie au Vietnam, où elle prend le nom de fête du Têt.

Défilés traditionnels, rassemblements, danses folkloriques, décorations de quartiers…

En France, le Nouvel An chinois est une pratique inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, fêtée depuis 1984.

Très bonne année du Tigre d’Eau à toutes et à tous