Car notre pays a essaimé dans le monde entier dès le XVIè siècle. D’abord au Canada sous l’impulsion de Jacques Cartier, puis les Antilles, avec Colbert, l’Amérique du Nord, et l’Afrique, au travers d’une « oeuvre civilisatrice » souvent maladroite, et toujours cruelle. Certains de leurs descendants sont encore français, mais ont des racines désormais bien éloignées, au point d’en avoir perdu la langue de Molière.
C’est notamment le cas à Pondichéry, sur la côte orientale de l’Inde, où la France s’est implantée pendant trois siècles. Quelques Franco-Pondichériens cultivent encore la double culture tamoule et française. Indépendante depuis 1954, Pondichéry aura connu deux guerres franco-anglaises. Et ce sont 20 000 Pondichériens qui vivent en France, et 6 500 locaux détiennent un passeport français. Parmi eux, la grande majorité sont issue de castes basses, et ne maîtrisent plus le français. L’accès au Lycée français ayant des tarifs prohibitifs pour de nombreux locaux. Un phénomène qui ne fait que les éloigner un peu plus de la Nation. Un éloignement symbolisé par les élections, pour lesquelles la France n’autorise que des éléments de « propagande » en langue française. Lors des élections consulaires, de nombreux candidats se sont donc retrouvés dans l’incapacité de communiquer avec leurs électeurs. Et puis l’Inde n’autorise pas la double nationalité.
Autre exemple, les pionniers du Paraguay. Avec l’agglomération de Villa Hayes, qui est l’héritière d’une éphémère colonisation française, en 1855. Une administration d’une seule année dans la « Nouvelle Bordeaux », le temps d’y installer 419 Basques, puis 400 Picards. Aujourd’hui, ils sont 1 700 descendants à avoir prospéré, et avoir conservé la nationalité française. Mais aujourd’hui, ils ont été oubliés dans l’accès à l’éducation française, et peu mobilisés lors des élections. Au point que leur circonscription est menacée de fusion avec l’Argentine voisine. Une issue à laquelle essaye de s’opposer l’élu consulaire sur place, Edmond Suchet, avec le soutien des sénateurs.