L’idée avait été soumise, en tout premier lieu, par le Premier Ministre grec, en janvier, pour sauver le tourisme. Elle est revenue au goût du jour, avec cette proposition formulée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ces-derniers jours. Cependant, comme souvent, l’adoption d’un tel dispositif pose de nombreuses questions, notamment sur les plans juridiques et éthiques.
La France et l’Allemagne militent ainsi pour ne pas en faire une condition sine qua non au voyage. Emmanuel Macron insistant sur le fait que « nos populations n’ont pas encore toutes eu accès au vaccin, qui est administré sur une base volontaire et pour le moment, avec des critères d’âge. » Le Président français entend donc que ce passeport fluidifie, facilite et réorganise la circulation entre Etats membres. Il espère aussi qu’il puisse « aider à sauver la saison touristique estivale. »
Mais le plus important sera surtout d’établir des normes, et une certification commune, entre les différents systèmes de santé. Il faudra aussi que le contrôle aux frontières parle un même langage. Ursula von der Leyen propose donc de « créer une passerelle qui relie entre elles les différentes solutions nationales, afin que ces informations soient interopérables », et estime que cela prendra 3 mois, environ. Or, les Etats ne partent pas d’une feuille blanche, puisque fin janvier, ils se sont accordés sur un ensemble de données nécessaires à chaque certificat. Notamment un contenu uniforme sur le type de vaccin utilisé, et un identifiant unique, comme l’IBAN des citoyens. Des informations essentielles, car, en parallèle, chaque pays tente de trouver son propre passeport vert.
Et si la Commission planche sur ce dispositif, l’Organisation mondiale de la Santé, et le World Travel and Tourism Council (WTTC) sont beaucoup plus prudents. Selon l’OMS, notamment, aucune étude ne prouverait un avantage à être vacciné. Autrement dit, il n’est pas encore déterminé que les personnes vaccinées ne peuvent pas continuer à propager le virus. Ni si les vaccins sont efficaces contres les nouveaux variants en circulation. La présidente directrice de WTTC, s’alignant sur les arguments d’Emmanuel Macron, de ne pas pénaliser ceux qui voudraient voyager, et en seraient empêcher par une vaccination à deux vitesses.