La fermeture des frontières a, en effet, eu des conséquences fâcheuses ces-dernières semaines. De nombreux couples binationaux ont été séparés, et certaines situations paraissent être un vrai casse-tête inextricable.
Depuis novembre 2020, les couples non-mariés pouvaient quand même se retrouver grâce à un système de laissez-passer, accordés par le Secrétaire d’Etat aux Français hors de France et au tourisme. Mais le décret paru le 30 janvier, suite à l’apparition des variants et de la troisième vague, ont mis fin à cet élan. Ce fût notamment le cas pour Anaïs, ancienne fonctionnaire de la Police de l’Air et des frontières, qui a reporté son mariage avec son petit-ami algérien, pour la 4è fois. Ce décret, et la fermeture totale des frontières par l’Algérie, ont eu raison de leurs projets. Une situation similaire si vous êtes à Hong-Kong, où la quatorzaine est très onéreuse, mais aussi en Australie, où le confinement est systématique lorsque vous revenez d’Europe.
Un autre exemple vient nourrir cette problématique. Celui des touristes ayant préférés partir, plutôt que de voir leur agence de voyage ne pas les rembourser. L’exemple aussi d’un groupe de retraités, partis au Costa Rica le 16 janvier, et qui a depuis, été testé positif. Bloqués dans un hôtel, ils ont raconté leur calvaire à plusieurs médias français. Ainsi, l’une des membres du groupe ne sait pas dans quel hôpital son compagnon a été accueilli. Pourtant, la solidarité française s’est mise en place, là-bas, notamment par l’intermédiaire de Christiane Valdy – responsable de l’antenne de Français du monde au Costa Rica. Des médecins francophones, une psychologue et des associations françaises n’hésitent pas à les aider. Cette fermeté des autorités costariciennes s’explique donc par la détection de variants inconnus au Costa Rica, parmi les 22 contaminés du groupe.
Les conséquences les plus lourdes restant pour les expatriés hors de l’UE. Comme cette Française sur le point d’accoucher au Pérou. Maître Pierre Ciric, et 6 élus des Français de l’étranger présents aux Etats-Unis, ont donc déposés un recours contre le décret du 30 janvier, rappelant que «Si la loi peut restreindre, de façon strictement proportionnée aux risques sanitaires encourus et appropriée aux circonstances de temps et de lieu, le droit d’aller et venir sur le territoire français et le droit de le quitter, il est impossible de restreindre d’aucune façon ou d’interdire à un ressortissant français de revenir en France.» Une action soutenue par l’élu consulaire socialiste au Canada – Yan Chantrel – qui a vu sa pétition récolter 21 000 signatures. Le Sénat va désormais mettre en place un groupe d’étude dédié aux Français établis hors de France. Présidé par Jacky Deromedi, il devrait rendre ses premières conclusions dans peu de temps. Espérons que le Gouvernement les entendra…