Jeudi 21 janvier, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant la répression chinoise à Hong-Kong, et demandant la libération « immédiate et inconditionnelle des représentants de l’opposition démocratique et des militants arrêtés à Hong-Kong durant les deux premières semaines de 2021 ».
Demande faisant référence à la Loi sur la Sécurité nationale à Hong-Kong, mais aussi à la répression de la minorité Ouïghour, dans le nord-ouest de la Chine. C’est en fait une façon pour les Européens de s’affranchir des critiques suscitées par l’accord global sur les investissements UE-Chine qui, selon ses détracteurs, ne demandait pas assez de contreparties sur la question des Droits de l’Homme en Chine. Ainsi, la résolution affirme que « en se hâtant de conclure cet accord sans prendre de mesures concrètes contre les graves violations des droits de l’Homme qui perdurent, l’Union risque de nuire à sa crédibilité en tant qu’acteur mondial des Droits de l’Homme ». Le texte, adopté par 597 voix pour, 17 contre et 61 abstentions, demandent également la libération des opposants politiques Joshua Wong, Ivan Lam et Agnes Chow. Et invite les Etats membres à envisager des sanctions contre des personnalités chinoises et hong-kongaises, comme la dirigeante Carrie Lam.
Mais la Chine ne l’entend évidemment pas de cette oreille, et y voit une « ingérence flagrante » dans ses affaires intérieures. La porte-parole du ministère chinois des Affaires Etrangères – Hua Chunying – rappelant même aux eurodéputés « à admettre le fait que Hong-Kong a été restitué à la Chine » par le Royaume-Uni, en 1997. Toujours selon la porte-parole, les députés ont « mélangé le bien et le mal » dans cette histoire.
C’est donc une bataille diplomatique qui vient de s’engager, alors que l’accord d’investissement n’a pas encore été approuvé par les Européens. Nous ne doutons pas que d’autres épisodes viendront agrémenter le processus de ratification, qui doit s’étaler jusqu’au début de l’année 2022…