Le négociateur en chef de l’UE sur les relations futures avec le Royaume-Uni, a donc appelé les entreprises européennes à accélérer leur planification en vue d’un scénario de « no deal », alors que le dernier cycle de négociations s’est achevé à Londres, en fin de semaine dernière. Les discussions achoppent toujours sur la question de la pêche et des dispositions relatives aux « règles de concurrence équitable », pour empêcher le Royaume-Uni d’enfreindre les règles de l’UE, en matière de politique environnementale, sociale et d’aides d’Etat. Et si les discussions doivent reprendre la semaine prochaine à Bruxelles, la Commission a enjoint les entreprises à revoir leurs plans, notamment en cas de « no deal ».
Car il est évident que d’inévitables changements se produiront à partir de 2021, tant sur le plan du commerce de Biens et Services, que dans l’énergie, la coopération juridique, les voyages et le tourisme. Une réalité validée par le refus du gouvernement de Boris Johnson de prolonger la période de transition post-Brexit, au-delà de décembre 2020.
Et qu’un accord soit conclu ou non, la Commission entend ainsi mieux préparer les entreprises à ces changements. Mais le plan du gouvernement Johnson pourrait être contrarié par les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, comme l’a expliqué Liz Truss, la ministre britannique du Commerce International, au 1er Ministre, dans une lettre qui a fuité à la presse. Le Royaume-Uni pourrait donc se retrouver en porte-à-faux vis-à-vis des règles internationales, en accordant un traitement préférentiel aux marchandises européennes, alors même qu’aucun accord de libre-échange n’a encore été signé.
Enfin, la Commission a également exprimé ses préoccupations concernant le protocole sur l’Irlande du Nord. Elle craint que cette partie de l’accord de retrait, qui engage le Royaume-Uni à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République, ne soit pas prête à être mise en œuvre d’ici à janvier prochain.