Les moyens pour la juguler atteignent des milliers de milliards de dollars ou d’€ de la part des banques centrales, mais aussi des administrations publiques locales, nationales ou supranationales. Un volontarisme hors normes, qui confine presque à la course à échalote des délais pour s’en remettre. Si l’on ne nie pas que 30 à 50% de l’activité a été réduite selon les pays, le secteur de l’aéronautique table sur une période de plus de 3 ans pour retrouver le niveau d’avant crise ; 4 ans pour les banques ; alors que l’industrie automobile se déclare sinistrée.
Pourtant, il faut dire que les Etats n’ont pas hésité à dépenser des sommes folles pour monter des plans de sauvetages en quelques jours. En France, les 12,4 millions de salariés placés en chômage partiel, rémunéré par les pouvoirs publics, ont coûté 79 milliards d’€. Les allègements de charges et d’impôts, les aides directes aux entreprises, et les prêts garantis, ont ainsi atténués l’ampleur du choc économique.
Mais cette crise a également joué un rôle de catalyseur et de révélateur, de la fragilité de certaines activités. Les secteurs de l’automobile, des transports ou encore de la presse, accusaient déjà des difficultés avant la crise. Avec des problèmes structurels majeurs, liés à la transition énergétique ou la digitalisation. Et toute crise donnant lieu à des effets d’aubaine, certains entrepreneurs sont passés par la case subventions publiques, de peur que la concurrence ne les précède.
La surmédiatisation mondiale a donc pu jouer un rôle pervers. Après la crise en temps réel de 2008, celle du Covid-19 est celle de toutes les émotions et de tous les fakes news, il serait peut-être temps de remettre un peu de sagesse et de raison.