Le but est de faciliter l’utilisation des services de paiement nationaux sur le Continent, et ainsi réduire la dépendance vis-à-vis des opérateurs Visa et Mastercad. Le SEPA (pour Espace unique de paiement en €), permettrait à plus de 500 000 européens d’effectuer des virements et prélèvements uniformes. Or, ni les systèmes nationaux de cartes, ni les banques ne trouvent d’intérêt économique pour surmonter les obstacles liés à la connectivité et de fixer des normes communes.
Mais l’évolution très rapide des paiements instantanées devraient permettre aux titulaires de cartes et aux commerçants la mise en place d’un espace unique plus rapidement que prévu selon la Banque Centrale Européenne. Le collège d’experts devraient même présenter une nouvelle stratégie de financement numérique. Un consultation publique sera même prochainement lancée par la Commission. Et la fragmentation des systèmes de cartes nationaux obligent toujours à passer par des opérateurs internationaux hors d’Europe pour offrir des paiements paneuropéens en attendant la nouvelle législation.
Or, la Banque Centrale Européenne n’est pas restée sans rien faire, puisqu’elle a lancé le système de paiement TARGET, en novembre 2018, pour insuffler « l’élan » nécessaire pour faire voler les cloisonnements nationaux en éclat. Un système qui pourrait même précéder un système de cartes européens. La BCE a même suggéré d’insérer un logo européen commun pour signaler l’acceptation de la nouvelle carte paneuropéenne de l’UE.
Une carte paneuropéenne qui permettrait surtout de faire face aux évolutions de paiement dans un secteur très compétitif. Et si la législation a obligé les banques à partager les données de leurs clients avec de nouvelles entreprises, les nouveaux services s’effectuent à des prix plus bas. Et dans ce domaine, ce sont, certes, les habitudes des consommateurs qui dictent le changement, mais aussi le rôle prépondérant et la capacité d’innovation des géants du numérique. Facebook a notamment annoncé le lancement de sa propre monnaie numérique, le LIBRA, qui constitue une « sérieuse » préoccupation pour les pays du G7. La BCE constituant même un « rappel à l’ordre » pour les banques centrales. Les options de paiement du LIBRA étant moins chères pour les utilisateurs. La BCE n’étant, d’ailleurs, « pas sûre qu’une monnaie numérique serve le grand public », selon Christine Lagarde. Et rappelons qu’au sein de l’UE, les paiements par carte représentent 52% des transactions. La BCE souhaite donc désormais que la concurrence croissante des opérateurs se transforme en coopération. Affaire à suivre…